Dans le cadre de la 6ème session internationale de formation en droits de l’homme, la Fondation Friedrich Naumann a organisé ce 26 octobre une conférence de presse spéciale pour évoquer la question de la liberté de la presse et de réunion en compagnie des acteurs des médias.
Toute personne a droit à la liberté de réunion pacifique, à la liberté d’association et à la liberté d’expression qui sont des composantes essentielles de la démocratie. Les acteurs des médias ont un rôle important à jouer dans la promotion de ces droits car ils sont le fondement de l’exercice de leur métier. Plusieurs instruments sur le plan international et national garantissent à chaque citoyen ces droits.
Professeur Sébastien Touzé, Directeur de la Fondation René Cassin de Strasbourg a rappelé ces instruments internationaux lors de son exposé. Il s’agit entre autres de la Déclaration universelle des droits de l’homme, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ou encore la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Tous ces textes soulignent clairement la nécessité pour les citoyens de pouvoir se réunir librement et de pouvoir s’exprimer sans risque d’être inquiétés pour leurs opinions. De ces dispositions internationales découlent des normes nationales qui s’inscrivent dans la même dynamique a tenu à indiquer Mme Namizata Sangaré, Présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH).
Elle a précisé que la Constitution ivoirienne garantit à chaque citoyen le droit à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’expression notamment en ses articles 9, 19, 20 et 21. En ce qui concerne le cas spécifique des médias, elle a souligné l’existence « d’une loi portant régime juridique de la presse et d’une loi portant régime juridique de la communication qui protègent les professionnels des médias et leur permettent de travailler dans de bonnes conditions ».
Ces textes balisent l’exercice de la profession afin d’éviter toute dérive à rassurer Mme Sangaré qui a insisté sur la nécessité du professionnalisme des acteurs des médias afin d’éviter tout délit par voie de presse. Il s’agit de l’incitation à « toutes formes de violences exercées à l’encontre de personnes physiques et morales, l’incitation à la xénophobie, à la haine tribale, à la haine religieuse, à la haine raciale et à la haine sous toutes ses formes » a-t-elle rappelé.
159ème au Classement mondial de la liberté de la presse en 2011, le pays est passé à la 89ème position en 2017, et ne cesse de grimper. « En 2022 la Côte d’Ivoire fait un bond de 29 rangs au classement de Reporters sans frontières (RSF), passant de la 66ème place en 2021 à la 37ème place sur 180 pays, selon un rapport de l’organisation » a indiqué la Présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH). Ce classement démontre encore une fois une évolution en matière de sécurité et de liberté de la presse en Côte d’Ivoire.
Lors de cette conférence de presse spéciale, les professionnels des médias présents n’ont pas manqué d’exposer les obstacles qu’ils rencontrent dans l’exercice de leur fonction. L’interprétation et l’application de la loi crée souvent l’effet d’une censure ou d’action ne permettant pas l’épanouissement des professionnels des médias. Ils ont exposé les difficultés liées à la sécurité des journalistes, le déploiement des équipes de reportage ou encore les restrictions en lien avec la situation sécuritaire du pays notamment la lutte contre le terrorisme.
L’équipe du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a fait remarquer que l’interprétation des lois reste un défi quotidien quand il s’agit des libertés individuelles dans un état de droit. Afin de rendre plus flexible certaines dispositions qui encadrent l’exercice de leur métier, le CNDH a invité les professionnels des médias à s’inscrire dans la logique du plaidoyer. Seule leur mobilisation peut être un gage de changement ou d’amélioration des lois portant régime juridique de la communication et de la presse.
La rédaction