La mauvaise utilisation des antibiotiques est à l’origine de nouveaux problèmes de santé publique à travers le monde. Elle entraine une résistance des agents pathogènes peut-on lire dans un rapport publié lundi par l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé.
La mauvaise utilisation des antibiotiques peut être observée dans plusieurs milieux et sous différentes formes. Dans le milieu hospitalier, les erreurs de diagnostic et de prescription de professionnels de la santé poussent les malades à absorber des médicaments trop forts ou trop faibles pour les maux dont ils souffrent. On note aussi l’absence d’antibiotiques dans plusieurs centres de santé notamment dans les pays en développement ou ceux connaissant une situation de crises sanitaires liés à des conflits armés.
Pour les malades, il s’agit principalement du non-respect des prises des antibiotiques aux doses et heures indiquées, l’abandon des traitements alors que le malade semble se sentir mieux, l’auto-médication ou pire la prise d’un antibiotique dont on n’a pas besoin.
Toutes ces situations ont forcément un impact sur la santé des populations et l’OMS en donne la preuve en chiffre. Le rapport de l’organisation se base sur des données de 2015 collectées dans 65 pays et régions. Ces chiffres montrent une différence importante de consommation qui va de 4 doses définies journalières (DDJ) par 1.000 habitants par jour au Burundi à plus de 64 en Mongolie. En Europe, la consommation moyenne d’antibiotiques approche les 18 DDJ pour 1.000 habitants par jour, avec en tête la Turquie (38 DDJ), soit près de 5 fois plus que le dernier du classement, l’Azerbaïdjan (8 DDJ).
« Ces différences indiquent que certains pays consomment probablement trop d’antibiotiques alors que d’autres n’ont peut-être pas suffisamment accès à ces médicaments », a averti l’OMS dans un communiqué.
La hausse dangereuse de la consommation d’antibiotiques dans certains pays mais aussi la sous-consommation dans d’autres régions entrainent l’émergence de super-bactéries de plus en plus résistantes et mortelles. Découverts dans les années 1920, les antibiotiques ont sauvé des dizaines de millions de vies en luttant efficacement contre des maladies bactériologiques comme la pneumonie, la tuberculose et la méningite.
Depuis les années 1980, la communauté scientifique s’inquiète de plus en plus de la mauvaise utilisation des antibiotiques qui ont permis aux bactéries de résister à ces médicaments. Les antibiotiques deviennent donc de moins en moins efficaces d’où la nécessité de poursuivre et renforcer la recherche pour créer une nouvelle génération de médicaments capables de lutter contre les super-bactéries ultra-résistantes.
« La surconsommation et la sous-consommation d’antibiotiques sont les causes majeures de la résistance antimicrobienne », a souligné Suzanne Hill, chef de l’unité de médicaments essentiels à l’OMS, dans un communiqué. Sans des antibiotiques efficaces et d’autres antimicrobiens, il sera difficile de traiter des infections répandues comme la pneumonie ou la tuberculose dont les germes deviennent plus résistantes aux molécules existantes.
SUY Kahofi
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