C’est ce jeudi, jour de l’ouverture officielle de la campagne pour la présidentielle que l’opposition ivoirienne a choisi pour appeler au boycott total de l’élection présidentielle du 31 octobre. Elle a ouvertement demandé à ses partisans de boycotter les opérations électorales et la campagne.
Dans une déclaration commune, les deux principaux candidats de l’opposition, l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan et l’ancien président Henri Konan Bédié ont précisé que « le processus électoral en cours ne nous concerne nullement ». Par ailleurs, ils ont invité leurs « militants (…) à mettre en application le mot d’ordre de boycott actif par tous les moyens légaux à leur disposition, afin que le pouvoir actuel consente à convoquer l’ensemble des forces politiques nationales afin de trouver des solutions acceptables à toutes les revendications ».
Parmi les revendications de l’opposition figure l’appel à la réforme du Conseil constitutionnel et de la Commission électorale indépendante, inféodés selon elle au pouvoir. Elle s’insurge également contre le 3ème mandat du président Ouattara et conteste le rejet des candidatures de poids-lourds de la politique ivoirienne, notamment celles de l’ancien président Laurent Gbagbo et de l’ancien chef rebelle Guillaume Soro.
Le PDCI et le FPI demandent à leurs militant de « s’abstenir de participer [au processus électoral] tant en ce qui concerne la distribution des cartes électorales qu’en ce qui concerne la campagne électorale » et de « faire barrage au coup d’Etat électoral que le président Alassane Ouattara s’apprête à commettre » et d’« empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin ».
La déclaration de boycott de l’opposition lors du premier jour officiel de campagne fait craindre des troubles politiques majeurs. Les violences électorales qui ont eu lieu lors de la première prise de fonction du président Ouattara en 2010 ont fait 3 000 morts et un demi-million de personnes déplacées. Preuve de cette inquiétude, la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine (UA) et l’ONU ont dépêché une mission sur place qui a exprimé sa « vive préoccupation », soulignant que « les discours de haine aux relents communautaires se sont malheureusement invités dans le champ de la compétition politique ». Le seul autre candidat de l’opposition en lice face à Alassane Ouattara est l’ancien député Kouadio Konan Bertin dit KKB.
La rédaction
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