Lutte contre le terrorisme : Paris veut consolider sa collaboration avec Abidjan
La Côte d’Ivoire pourra compter sur la France dans son engagement à lutter contre le terrorisme ; c’est ce que le peuple ivoirien et son armée doivent retenir du passage à Abidjan du chef d’Etat-major des armées françaises, le général d’armée Thierry Burkhard.
L’accompagnement de la France dans la lutte contre le terrorisme doit permettre à la Côte d’Ivoire de renforcer son autonomie dans les domaines clés du renseignement, de la surveillance du territoire et des interventions terrains. L’objectif final étant de rendre l’armée ivoirienne et les services de sécurité plus efficaces en matière de lutte contre le terrorisme a précisé général d’armée Thierry Burkhard.
« L’armée française appuie et cherche à donner toute son autonomie à l’armée ivoirienne pour être le plus efficace possible dans sa lutte contre le terrorisme » a indiqué le chef d’Etat-major des armées françaises après une rencontre au cabinet du ministre d’Etat, ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara.
La Côte d’Ivoire est un pays côtier dans le viseur des groupes terroristes qui opèrent dans la bande sahélienne. Depuis l’attentat terroriste de Grand Bassam, le pays a renforcé son dispositif de lutte contre le terrorisme notamment dans le nord. Dans la zone des frontières Burkina Faso-Mali, l’armée ivoirienne a enregistré des pertes liées à des incursions de groupes armées. L’appui de la France est louable et souhaitable a souligné le ministre d’Etat, ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara.
« Nous nous sommes félicités du partenariat entre la République française et la Côte d’Ivoire en matière de lutte contre le terrorisme. Nous apprécions énormément l’appui qui nous est fait par la France » et « nous avons demandé à la France de continuer à nous appuyer pour que nous puissions lutter de façon efficace contre le terrorisme et assurer la sécurité en Côte d’Ivoire ».
Le soutien de la France à la Côte d’Ivoire se matérialise par la présence effective d’une base militaire française à Abidjan forte de moins de 1000 hommes (950). Sa mission est justement d’appuyer le pays en matière de sécurité et d’assurer la formation des forces armées de Côte d’Ivoire. Cette coopération se passe bien de l’avis de la partie ivoirienne comme l’a rappelé le ministre ivoirien de la défense.
Le général d’armée Thierry Burkhard a de son côté félicité la Côte d’Ivoire pour son dispositif de lutte contre le terrorisme qu’il a qualifié de pertinent parce que prenant en compte les aspects de gouvernance et de présence de l’Etat au-delà de sa dimension sécuritaire globale.
« C’est le début et les débuts ne sont jamais faciles, mais il est bien parti parce qu’extrêmement bien pensé. Maintenant ce qu’il faut, c’est qu’on allume le deuxième étage de la fusée. Et c’est pour cela, il était important que je vienne voir comment on peut continuer à favoriser le développement de ce projet », a préconisé le général d’armées, Thierry Burkhard.
Le chef d’Etat-major des armées françaises a évoqué l’importance d’une lutte globale contre le terrorisme car il s’agit d’une menace qui touche toute la sous-région ouest-africaine et qui préoccupe également la France et l’Europe. Voici pourquoi il a salué également l’initiative de l’Académie Internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) situé à Jacqueville.
Cette structure dédiée à la formation des personnes intervenant dans la chaine de sécurité et de la lutte contre le terrorisme a organisé en 2021 dix stages académiques et dix stages d’entraînement d’intervention. 350 stagiaires de 26 pays dont 220 stagiaires de 14 pays africains ont ainsi été formés en 2021.
Suy Kahofi
