La campagne pour la 30ème journée mondiale de lutte contre le SIDA ce 1er décembre est basée sur le principe d’un accès universel au dépistage pour vaincre l’épidémie, dans un contexte de lutte encore marqué par la stigmatisation des malades.
En 2017, l’ONU-SIDA indique que 75% des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut, contre 66% en 2015. Il s’agit d’une amélioration sensible à l’échelle mondiale et elle est en grande partie liée à la promotion d’un accès au traitement pour tous mais aussi à la campagne de sensibilisation pour la fin de la stigmatisation à l’égard des malades.
Quelque 37 millions de personnes étaient séropositives dans le monde en 2017 et parmi elles près de 22 millions sont sous traitement. Le SIDA a fait 940.000 morts l’an dernier, selon l’ONU-SIDA.
En Côte d’Ivoire l’aide technique et financière des partenaires notamment des Etats Unis a permis de réaliser d’importants progrès en trois ans dans plusieurs secteurs de la lutte contre le SIDA. Il s’agit principalement d’un nombre plus important de malades sous traitement, de l’augmentation du taux de couverture du dépistage et la chute de la transmission mère-enfant.
Pour docteur Camille Anoma, directeur de l’Espace Confiance – une clinique spécialisée d’Abidjan pour les populations LGBT – « le premier pilier de la lutte contre le SIDA, c’est le dépistage, surtout pour les populations clés ». Il doit être suivi d’un accès aux traitements et de la lutte contre la stigmatisation. Aussi bien pour les populations clés que les autres malades, ces deux problèmes restent importants. Car une chose est de connaître son statut et une autre est d’avoir accès aux traitements.
« En Côte d’Ivoire, nous avons un problème de disponibilité du matériel de dépistage et des traitements antirétroviraux, il y a encore de gros efforts à faire, malgré les améliorations » selon le Dr Camille Anoma.
Pour le médecin, « les autorités ivoiriennes doivent avoir le courage de tenir un discours clair contre la stigmatisation ».
La 30ème journée mondiale de lutte contre le SIDA se tient sous fond de critiques de plusieurs ONG africaines en ce qui concerne les promesses non-tenues ou difficilement atteint en ce qui concerne l’accès aux traitements. Les maladies opportunistes liées au SIDA continuent de tuer en silence les malades et les chiffres sont assez inquiétants. Alors qu’il existe des traitements efficaces, la tuberculose a tué 400.000 malades du SIDA dans le monde et la méningite cryptococcique 180.000 rien qu’en 2017.
Pour Hakima Himmich, présidente de Coalition Plus, ce n’est qu’en reprenant en charge les soins des maladies opportunistes pour les porteurs du VIH qu’on arrivera à réduire réellement « de moitié le nombre de décès liés au VIH d’ici 2020 ».
Pour les organisations de lutte contre le SIDA, faire chuter la mortalité liée à la maladie suppose davantage de financements de la communauté internationale, notamment des pays riches.
SUY Kahofi
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