La Côte d’Ivoire figure parmi le top 20 des pays ayant le plus mauvais système de santé au monde. Un rang très peu élogieux pour un pays chaque fois cité en exemple pour ses performances économique et son taux de croissance.
L’étude présentée sous la forme d’un classement a été réalisée par la revue scientifique britannique The Lancet. Une publication bien connue du monde de la recherche, des scientifiques et des journalistes pour le sérieux de ses écrits et surtout la rigueur de son comité de lecture et de validation des articles.
La revue a donc classé les systèmes de santé de 195 pays dans le monde entier sur la base d’indicateurs précis sur la période allant de 1990 à 2015. Un travail minutieux qui prend en compte des marqueurs clés comme les taux de mortalité liés à 32 maladies infectieuses et/ou non transmissibles comme la tuberculose, le cancer du sein, la leucémie… Il s’agit bien entendu de maladies qui pourraient être traitées facilement si les systèmes de santé offraient un accès rapide aux soins pour les malades.
« Ces résultats sonnent comme un avertissement : l’augmentation du niveau de développement n’entraîne pas forcément une amélioration de la qualité et de l’accès au système de santé » tient à souligner le responsable de l’étude, professeur Christopher Murray, de l’Institut américain des mesures et évaluations de la santé (IHME) de l’Université de Washington.
C’est un avertissement notamment pour les pays africains qui engloutissent l’aide au développement dans des problèmes secondaires, laissant perdurer les problèmes primaires de santé révélés par les Organisations de la société civile et les médias. D’ailleurs, à l’exception d’Haïti et de l’Afghanistan (pays en crise), les 20 mauvais élèves de ce classement sont africains. Le Burkina Fao, le Togo, le Bénin ou encore le Mozambique font mieux que la Côte d’Ivoire en dépit de sa croissance à deux chiffres.
Côte d’Ivoire : trop de problèmes élémentaires à gérer
La précarité du système de santé ivoirien saute aux yeux dès votre accès à un établissement sanitaire. Les services d’urgence sont inexistants et les malades sont obligés de recevoir leurs soins couchés à même le sol. Les pharmacies des hôpitaux sont vides et le peu de médicaments font l’objet de deal parallèle orchestré par le personnel soignant. La promesse de la gratuité des soins ciblée n’a jamais été effective notamment dans les zones les plus défavorisée où sages-femmes et infirmières s’enrichissent impunément sur le dos de femmes enceintes.
Le comble, les médicaments pour des pathologies comme le VIH (ARV), la tuberculose et la lèpre sensés être gratuits pour les malades sont vendus ! En dépit des nombreuses plaintes des OSC qui ne font que relayer la souffrance silencieuse des populations aucun médecin impliqué dans ses trafics n’a été radié de la fonction publique.
Il y a lieu de gérer ses problèmes de base avant de s’aventurer aveuglement dans des programmes bien trop ambitieux comme le E-santé qui demande bien plus de sérieux et une meilleure gestion des plateformes TIC qui sont dédiés à la santé de milliers d’usagers. Avec en score de 43/100 et un classement à la 182ème place, le Gouvernement ivoirien doit revoir sa copie et privilégiant les actions au détriment du discours politique.
SUY Kahofi
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