Mort de l’ivoirien Lassana Cissé : deux militaires maltais arrêtés
Les deux militaires maltais impliqués dans l’assassinat du migrant ivoirien Lassana Cissé ont été arrêtés samedi. L’information a été relayée par le chef du gouvernement de l’île Joseph Muscat.
Lassana Cissé, un Ivoirien de 42 ans, a été brutalement tué le 6 avril alors qu’il marchait le long d’une route entre Birzebbuga et le Hal Far Open Centre, où il rendait visite à ses amis pour voir comment ils s’adaptaient à leurs nouvelles vies à Malte. Lors de la fusillade, deux autres africains – un Guinéen de 22 ans et un Gambien de 28 ans – ont également été blessés. Ils se sont rétablis depuis. Lassana Cissé travaillait dans une usine jusqu’au jour où il a été tué par des tireurs qui passaient en voiture.
La police maltaise qui procédait à l’interrogatoire tôt ce samedi des deux hommes a déclaré que « l’attaque était motivée par des motifs raciaux ». Une source proche de l’enquête a déclaré à l’agence Reuters que l’un des suspects avait admis avoir ciblé les migrants « simplement parce qu’ils étaient noirs ». Les deux soldats des forces armées maltaises sont en détention ; l’arme et le véhicule utilisés pour commettre le crime ont été saisis, selon la police.
« J’aimerais remercier la police de Malte d’avoir résolu cet important cas du meurtre de sang-froid d’un migrant ivoirien », a twitté Joseph Muscat le chef du gouvernement maltais.
UPDATE (2): Two men arrested in connection with the migrant’s murder at Ħal Far – https://t.co/6aqWmrRyIP pic.twitter.com/r7gzQTl3GU
— Television Malta (@TelevisionMalta) May 18, 2019
Joseph Muscat reste convaincu que « les deux personnes arrêtées ne sont pas représentatives de l’éthique des forces armées maltaises, qui font un travail très important pour notre société ». Il a précisé qu’une enquête interne est en cours pour déterminer s’il s’agissait d’un acte isolé ou de quelque chose de plus large au sein de l’armée.
Le directeur de la Fondation pour le logement et le soutien aux migrants, Ahmed Bugre préconise d’ailleurs cette approche. « Il ne suffit pas que justice soit faite, il faut aussi que le processus d’enquête et la gravité de l’affaire soient examinés et mis en évidence. C’est un crime très grave contre une personne innocente, sauf preuve du contraire. Pour autant que nous le sachions, rien n’indique que Lassana ait eu un conflit ou un problème avec qui que ce soit ».
Ebony T. Christian