Politique

Naissance d’un mouvement pro-Duncan

A l’approche de la présidentielle de 2020, les coalitions politiques naissent chaque jour. Après les mouvements pro-Soro, un nouveau mouvement proche du vice-président ivoirien Daniel Kablan Duncan, a été lancé mercredi.

C’est un mouvement politique baptisé « Attoun », un mot dans la pure tradition akan que deux personnes prononcent lors d’une accolade. Il matérialise aussi un esprit de réconciliation et c’est justement ce sens que les initiateurs de ce mouvement veulent lui donner afin – disent-ils – d’éviter « une seconde crise postélectorale » en Côte d’Ivoire. Cependant pour les observateurs de la scène politique, la naissance de ce mouvement s’inscrit dans le cadre des grandes manœuvres en vue de la présidentielle de 2020 qui ont déjà commencé dans tous les états-majors politiques du pays.

« Nous sommes à quelques mois de 2020 et aujourd’hui beaucoup des craintes subsistent. Nous constatons des risques évidents. Tout le monde se demande: qu’est ce qui va se passer en 2020? » se demande Zié Daouda Coulibaly, député de Yopougon président du nouveau mouvement « Attoun » et une figure du PDCI.

Au-delà, le mouvement « Attoun » semble n’être qu’une continuité des formations satellites qui gravitent autour du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) pour laquelle Daniel Kablan Duncan s’est fait ‘éjecter’ du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). M. Duncan est ‘officiellement’ membre du PDCI mais il est aujourd’hui très proche du président ivoirien Alassane Ouattara qui l’a nommé vice-président à la création de ce poste en 2017 et dont il avait été le Premier ministre de 2012 à 2017.

Anciens alliés, MM. Ouattara et M. Bédié sont à couteaux tirés depuis que ce dernier a claqué la porte de l’ancienne coalition présidentielle, refusant de fondre le PDCI dans le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) qui s’est transformé en parti en janvier. Pour le mouvement « Attoun », M. Duncan qui « incarne la stabilité, le dialogue et la cohésion » est une option à soutenir pour « éviter une seconde crise postélectorale en Côte d’Ivoire ».

« Nous ne pouvons pas aller à une élection (présidentielle) qui doit faire peur aux Ivoiriens et aux autres Africains. La Côte d’Ivoire a un rôle de locomotive dans la sous-région » reste convaincu Zié Daouda Coulibaly.

« Attoun » va lancer très prochainement une caravane de la réconciliation qui va parcourir le pays afin de recueillir des signatures avec des messages pour la paix.

Ebony T. Christian

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