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Paix et cohésion : le RPP propose les assises de la réconciliation nationale

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A l’occasion de la journée nationale de la paix célébrée ce mercredi 15 novembre 2017, le président du Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPP) Ouattara Gnonzié a fait les propositions de son parti pour relever les défis de la paix et de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire.

Il faut aujourd’hui un autre format « plus approprié » pour mener à bien cette réconciliation en Côte d’Ivoire. S’exprimant au siège du parti à l’occasion de la célébration de la journée nationale de la paix – décrétée depuis 1996 – ce mercredi 15 novembre 2017, le président du Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPP) a plaidé pour la mise en place d’une assemblée représentative. Ouattara Gnonzié, qui s’est prononcé sur le thème : « la Côte d’Ivoire face aux défis de la paix et de la cohésion sociale : les propositions du RPP », précise qu’il ne s’agit plus de commission comme les précédentes, en référence à la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) alors présidée par Charles Konan Banny et la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (CONARIV), présidée par Monseigneur Paul Siméon Ahouanan et dissoute en juillet dernier.

« Notre préférence, c’est une grande Assemblée représentative de tous les Ivoiriens : les partis politiques, la société civile, tous les corps socioprofessionnels y compris les forces militaires », a souhaité lors de ce déjeuner de presse l’actuel président du parti fondé par Laurent Dona Fologo : « Cette assemblée que nous pourrions appeler les Assises de la réconciliation nationale doit réunir tous les Ivoiriens y compris naturellement ceux qui sont actuellement en exil et en prison. On sait désormais que la voie judiciaire s’avère incapable de résoudre la crise postélectorale ivoirienne ».

Ouattara Gnonzié estime que la réconciliation n’est pas une priorité pour les actuels dirigeants de la Côte d’Ivoire. « L’ennemi de la réconciliation nationale c’est l’absence de volonté politique.

Or la volonté politique est incarnée par ceux qui exercent le pouvoir », accuse l’ancien ministre de la communication dans le dernier gouvernement de Laurent Gbagbo (décembre 2010-avril 2011). Dans ces échanges avec la presse qui ont duré 1 heure 15, le président du RPP a décrit « l’insécurité » qui prévaut en Côte d’Ivoire, relevant les mutineries à répétition, le phénomène des microbes qui « génèrent beaucoup de violence » ou encore les conflits fonciers dans l’ouest qui ont dégénéré ces derniers jours. « Le pouvoir actuel fait preuve de grandes insuffisances dans la gestion des crises », juge l’ancien directeur général de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI).

Quant aux élections présidentielles de 2020 qui dominent déjà le débat politique ivoirien, Ouattara Gnonzié pense qu’il faut d’ores et déjà proposer un cadre électoral favorable à un scrutin apaisé et transparent qui bénéficie de la confiance de tous les acteurs. Ainsi, le Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage souhaite un « cadre électoral consensuel » à travers notamment une Commission électorale indépendante (CEI) réformée et « composée exclusivement des partis politiques et de la société civile ». Le parti propose également un réajustement du découpage électoral actuel qu’il juge « injuste et inégalitaire » et réclame l’institutionnalisation du mode de scrutin proportionnelle pour les législatives et les municipales en remplacement du mode majoritaire qui est appliqué en ce moment : « la proportionnelle nous apparait plus juste et plus démocratique et confère une représentation fidèle du corps électoral ».

Anderson Diédri

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