Faute d’une deuxième session, un élève a passé son examen d’oral du BAC dans une ambulance. Une situation qui relance le débat sur la suppression de la deuxième session lors des examens à grand tirage.
Difficiles moments pour David Guy Elvis Yao. À deux semaines de l’examen du Baccalauréat, cet élève de 17 ans, au lycée Simone Ehivet Gbagbo de Yopougon (Terminale D), a été pris d’un malaise. Son mal qui persiste jusqu’à aujourd’hui l’empêché de réviser ses cours dans la dernière ligne droite des examens. C’est à la limite un euphémisme de dire qu’il a toutes ses capacités physiques et intellectuelles pour faire face aux épreuves orales et écrites qui se déroulent en ce moment.
Admis à l’hôpital, il a subi plusieurs examens médicaux qui ont nécessité sa mise sous traitement il y a quelques jours.
« La première dialyse s’est effectuée jeudi 22 juin. Vendredi 23 juin, une deuxième dialyse. Entre temps, l’enfant devait passer son oral du Bac le mercredi 28 juin. Donc le fait qu’il était sous perfusion, il ne pouvait pas. Je suis allé dans son centre d’examen, on m’a dit que le dernier jour, c’est vendredi », raconte à Eburnie Today Lucien Yao, le père de l’adolescent, à l’occasion d’une visite au domicile familial à Yopougon-Niangon dans la soirée de ce lundi 3 juillet 2017.
Mais vendredi dernier (30 juin), ultime jour consacré à l’oral, le jeune David devait faire encore une dialyse dans l’après-midi. Il a donc été transporté dans une ambulance pour aller passer les épreuves orales en français et en anglais dans son centre d’examen, le Groupe scolaire Réveil de Yopougon.
« C’est dans l’ambulance qu’il a été interrogé à l’oral », témoigne son père qui était à ses côtés. « Mais j’avais les larmes aux yeux », admet cet enseignant. Après son examen, David est aussitôt retourné à la clinique dans l’ambulance !
Le débat sur la suppression de la deuxième session est relancé
Malgré ce cas de force majeure, les parents de l’adolescent ont tout essayé pour donner une chance à leur fils de ne pas perdre l’année scolaire, en dépit des souffrances qu’il endure.
« C’est ça mon cri de cœur. Parce que quand je vois mon enfant, je pense à tous les enfants qui ont passé l’année scolaire à travailler dur et qui pour un problème de santé ne peuvent pas passer leur examen parce qu’il n’y a pas de deuxième session », interpelle Lucien Yao.
Son épouse ajoute : « s’il y avait une deuxième session, ça aurait permis à ceux qui n’ont pas pu composer de repasser l’examen ».
Son état de santé l’empêche de composer normalement. Ce lundi 2 juillet, David n’a pu aller jusqu’au bout de l’épreuve d’Histoire-Géographie. « On a commencé l’épreuve pratiquement à 15 heures. Je suis sorti à 16 heures 15 », explique-t-il avec difficulté. Affaibli, épuisé par la maladie, il a juste composé une heure pour une épreuve d’Histoire-Géographie qui dure 3 heures 30.
Le cathéter (l’appareil de dialyse) est encore bien visible dans la cuisse du jeune homme, recouvert d’un sparadrap. Au-delà de David qui passe difficilement son examen du Bac, ce sont de nombreux élèves tous cycles confondus, dans l’incapacité de prendre part aux épreuves, qui ratent leurs examens chaque année faute d’une deuxième session. Le gouvernement est donc interpellé sur la suppression des sessions de remplacement depuis plusieurs années. La situation du jeune David Guy Elvis Yao est un cas emblématique qui vient relancer le débat sur l’opportunité d’une décision qui pénalise un nombre important de jeunes ivoiriens.
Anderson Diédri
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