En dépit des critiques et des mises en garde, le président Ivoirien a forcé son projet de réforme Constitutionnelle devant aboutir à un référendum ce 30 octobre. Le texte soumis au vote n’est en réalité qu’un moyen pour Alassane Ouattara de légitimer ce qui a toujours été son vrai projet politique.
La nouvelle Constitution d’Alassane Ouattara est au cœur d’une « passionnante » campagne référendaire qui dure depuis une dizaine jours. Les partisans du NON sont gazés et arrêtés quand les partisans du OUI font campagne avec les moyens de l’Etat. Les impôts de tous les ivoiriens doivent servir encore une fois les intérêts politiques du maître à penser du Rassemblement des Républicains qui ne se prive pas de dilapider les deniers publics avec ses proches depuis son arrivée au pouvoir. Pour que le OUI l’emporte, la Côte d’Ivoire a cessé à la limite de fonctionner. Les ministres, directeurs de cabinets, DG d’entreprises publiques, chefs d’administration…sont dans leurs villages respectifs pour veillez à ce que 99% de leurs parents votent en faveur du OUI de peur de subir les foudres d’Alassane Ouattara. Pour une Constitution censée apporter le développement et conduire la Côte d’Ivoire à l’émergence les choses commencent bien !
Concernant le texte en lui-même, les procédés de sa mise en forme ont été faussés depuis le premier jour. Le président de la République n’a aucune légitimité pour doter la Côte d’Ivoire d’une nouvelle Constitution. D’ailleurs, le Professeur Martin Bléou rappelle ici qui a le pouvoir de doter la République d’une nouvelle Constitution.
Loin d’agir en démocrate (ce qui lui est totalement inconnu), Alassane Ouattara va se poser en monarque et rédiger sa Constitution. Ayant du respect pour le Professeur Ouraga Obou en sa qualité d’homme éclairé de droit, nous doutons qu’un tel document soit le fruit de sa réflexion : cela serait une injure au Père de la Nation Ivoirienne qui a doté ce pays d’école ! La Constitution de Nanan Alah Gnissan (l’autre nom d’Alassane Ouattara), rares sont les partisans du OUI qui l’ont lu et surtout compris. Avec des pancartes pour le OUI brandies dans les tribunes du stade Félix Houphouët Boigny à l’envers, on est amené à douter des capacités de compréhension de certains militants qui s’époumonent aujourd’hui. En réalité l’appel au OUI est juste un appel au respect d’une consigne purement politique lancée par l’ex président Henri Konan Bédié et son « frère de circonstance ».
Le bon sens veut qu’on ait à douter de la crédibilité des cadres du PDCI qui font campagne pour le OUI. Certains – et Dieu seul sait qu’ils sont nombreux – savent que cette Constitution est en réalité le fruit de l’imagination politique d’Alassane Ouattara qui n’avait qu’un seul objectif : débarrasser la Constitution ivoirienne de tous les articles et dispositions qui l’ont par le passé empêché d’être président. Le folklore du Sénat et de la vice-présidence ne sont que de la poudre aux yeux pour couvrir le retrait du ET au profit du OU dans l’article 35. Pire il se dote, par un procédé anti-démocratique, d’un moyen « légitime » d’assouvir une vieille rancune envers le peuple de Côte d’Ivoire : se venger au demeurant de ce pays où on lui a demandé de prouver ses origines avant de diriger. Alassane Ouattara veut briser la Côte d’Ivoire et en faire la risée de l’Afrique. Le pays où un ancien président étranger peut devenir demain président ou sénateur.
Aimer la Côte d’Ivoire est quelque chose d’étranger à Alassane Ouattara et il ne l’a jamais caché. Chaque occasion est bonne pour lui d’accentuer la haine tribale et la division entre les ivoiriens en témoigne son programme de gouvernance basé sur le principe du rattrapage ethnique. Celui qui disait hier que Guéï Robert et les militaires ont imposé une Constitution par la force des armes est celui qui aujourd’hui impose une Constitution par la force d’un pouvoir tyrannique. Car en plus d’avoir les armes (et de très neuves), Alassane Ouattara a d’autres moyens de pression que les militaires n’avaient pas : le soutien de la France et des Etats Unis amnésiques sur les violations des droits de l’homme depuis que Cargill et Bolloré ne se plaignent plus.
Aux militants du RDR, on n’a fait croire que la Constitution actuelle de la Côte d’Ivoire est à l’origine des 10 ans de crise que le pays a connu. La nouvelle Constitution de leur leader promet aussi son corolaire de peines et de soucis. La Côte d’Ivoire a connu un coup d’Etat, une rébellion portée par Guillaume Soro et 10 ans de crise parce qu’un seul homme voulait être président. C’est étrange mais depuis que celui-ci est au pouvoir les tentatives de déstabilisation se sont volatilisées…
Ebony T. Christian
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