Société

Recrutement dérogatoire 2018 : l’association des paralysés de Côte d’Ivoire proteste

L’Association des paralysés de Côte d’Ivoire a protesté samedi 30 mars au cours d’une conférence de presse après que le gouvernement ait recalé 263 candidats pour handicap non avéré dans le cadre du recrutement dérogatoire 2018 à la fonction publique.

263 personnes sur les 1.098 candidats ont été recalées par le Collège médical pour « handicap non avéré » au titre du recrutement dérogatoire 2018 qui a permis de retenir 158 personnes en situation de handicap qui seront intégrées à la fonction publique, apprend le communiqué du conseil des ministres du 9 janvier dernier. Cette mesure provoque l’indignation des associations.

« Le recrutement dérogatoire de 2018 a été mal mené. Et le point qui nous choque et qui retient notre grande attention, c’est qu’aujourd’hui on nous dit qu’au nombre de ceux qui ont postulé, 263 avaient un handicap non avéré », dénonce Josué Loukou Kouamé, président de l’Association des paralysés de Côte d’Ivoire (APCI).

« On dresse une liste de 263 personnes sur la base de nom, c’est-à-dire sans connaitre les personnes et on les élimine de fait pour les autres recrutements dérogatoires ; voilà le problème. C’est-à-dire que désormais ce sont des personnes fichées qui n’auront plus l’opportunité de postuler parce que leurs noms sont connus », explique-t-il.

Alors que, soutient le président de l’APCI, plusieurs personnes sur la liste de « handicap non avéré » ont effectivement un handicap et disposent d’un certificat médical délivré par un médecin. C’est le cas de Kouakou N’Zi Minata, qui présente une déficience physique (difficulté pour marcher).

Titulaire d’un Brevet de technicien supérieur (BTS) en informatique et ayant fait un cycle ingénieur en Réseaux télécoms, la jeune fille assure qu’elle n’a pas été contactée ou reçue par le collège médical qui a dressé la liste controversée. « J’ai été surprise quand on m’a dit que je suis sur la liste des handicapés non avérés », a expliqué Minata, orpheline de père et seule enfant de sa mère.

Pour Josué Loukou Kouamé, cette mesure est inacceptable. « Et dire que Minata ne peut plus travailler, je ne peux pas l’accepter », s’insurge-t-il. Il estime que cette liste qui empêche plusieurs personnes en situation de handicap de candidater pour le recrutement dérogatoire à la fonction publique « endeuille de nombreuses familles ».

Le recrutement dérogatoire a été institué par le gouvernement en 1997. Il a permis de recruter jusqu’en 2008 « presque 1000 personnes ». 300 personnes ont été intégrées à la fonction publique en 2014 et 158 personnes en 2018. Le gouvernement prévoit de reconduire le recrutement dérogatoire en 2019 et 2020 en vue de favoriser l’insertion des personnes en situation de handicap.

Ebony T. Christian

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