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Référendum : le RHDP désavoué par les ivoiriens

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Malgré les moyens financiers et humains démesurés déployés par la coalition au pouvoir, le taux de participation au référendum du dimanche 31 octobre n’a pas excédé les 50%. Le suspicieux taux de participation de 42% annoncé par la Commission électorale indépendante (CEI) plonge dans le doute une frange non-négligeable d’ivoiriens.

La montagne aura finalement accouché d’une musaraigne et la marée du OUI aura été in fine un fiasco cuisant malgré l’argent des ivoiriens « dilapidé » par Alassane Ouattara. En dépit des équations du formidable alchimiste Youssouf Bakayoko le président de la CEI, le très démocratique régime des houphouëtistes n’a finalement pas fait mieux que les militaires en 2000 lors du référendum. Au finish et après plusieurs heures d’attente et de calcul, le taux de participation du scrutin du 31 octobre est fixé à 42,42%. Un taux de participation qui ne peut être confirmé par des observateurs indépendants tellement le scrutin a été mené de façon unilatérale comme le projet de réforme constitutionnelle lui-même.

Alassane Ouattara, loin d’accorder de l’importance aux observations de l’opposition et de la société civile, a rédigé une Constitution qu’il a présenté comme un outil de mutation démocratique, de développement et de stabilité. En réalité la seule chose que la nouvelle Constitution règle est la succession d’Alassane Ouattara au sein de sa coalition politique. Le Rassemblement des Républicains (RDR) conscient d’être arrivé au pouvoir avec l’appui du PDCI d’Henri Konan Bédié sait que sa seule garantie pour rester aux affaires est un contrat « d’escroc politique » baptisé RHDP et qui doit garantir un jeu de passe-passe du fauteuil présidentiel entre les deux (2) partis. Alassane Ouattara sait désormais qui sera son successeur. Il écarte définitivement l’imprévisible Soro Guillaume qui comme tous les hommes de mission peut se mettre en mission un matin surtout qu’il possède 40% de l’armement ivoirien. Les jeunes excités politiques ayant flirté avec les armes on en garde un mauvais souvenir à l’image de Prince Johnson au Liberia. On ne sait jamais quand Soro aura envie de retourner sa veste, autant s’en éloigner…pendant qu’il est encore temps !

Concernant les autres soucis d’Alassane Ouattara, il les règle finalement sous la forme d’un hold-up électoral. Il sort le rancunier ET et le remplace par le OU. Un article sur les conditions d’éligibilité qu’il n’a jamais digéré puisse que celui-ci l’empêchera d’être candidat depuis le décès du président Houphouët Boigny. Le sénat s’impose aux ivoiriens à un moment où les pays qui l’ont expérimenté veulent s’en débarrasser. Bienvenu au vice-président, poste pour lequel on annonce l’arrivée d’un Gon Coulibaly ou d’un Duncan Daniel. Le sénat, un nouveau débarra pour vieux politiciens asthmatiques qui ont désormais toute une vie pour espérer être président. Même à 101 ans, atteint de la maladie d’Alzheimer et assis dans une chaise roulante on peut être candidat à la présidentielle. La Côte d’Ivoire va étonner le monde avait annoncé Alassane Ouattara, et bien…c’est chose faite !

Pour le reste, le référendum est un cuisant désaveu politique. La preuve palpable que le RHDP a prêché dans le désert et que la nouvelle Constitution est bien loin de répondre aux attentes des ivoiriens. Les ivoiriens disent ouvertement à Alassane Ouattara qu’ils ont bien plus confiance en des faiseurs de coup d’Etat qu’un suppo de la France imposé à coup d’obus. La Constitution de 2000 présentée comme un outil d’exclusion aux populations du nord était donc plus acceptée par les ivoiriens dans leur ensemble. 42,42% pour le taux de participation, 93,42% pour le OUI (majoritairement acquis dans le nord), visiblement à l’exception de ses partisans personne ne semble prendre la nouvelle Constitution au sérieux.

Ebony T. Christian

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