La Direction de la Faune et des ressources cynégétiques du ministère des Eaux et forêts avec l’appui de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), par le biais du Programme pour la Biodiversité et le Développement à Faibles Émissions en Afrique de l’Ouest (WABiLED), a formé 70 parties prenantes dans le but de susciter une prise de conscience à l’échelle nationale du trafic d’espèces sauvages en Côte d’Ivoire et des dangers que posent le commerce illégal.
Les participants représentaient les secteurs des transports et des finances, ainsi que des agences chargées de l’application de la loi. L’atelier a également permis de présenter la plateforme Trade in Wildlife Information eXchange (TWIX) [plateforme d’échange d’informations sur le commerce des espèces sauvages]. TWIX est un outil en ligne utilisé dans d’autres régions d’Afrique et en Asie par les autorités d’application de la loi et de gestion pour l’échange et le partage de données relatives au commerce international et à la CITES
Le trafic des espèces sauvages relève de la compétence de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées (CITES), un accord multilatéral visant la protection des plantes et des animaux afin que le commerce international n’aboutisse pas à leur disparition. L’application de la CITES s’inscrit dans le mandat de l’Organe de gestion de la CITES de tous les pays Parties à la CITES. WABiLED appuie les Organes de gestion de la CITES des États-membres de la CEDEAO et renforce les capacités des réseaux et des institutions intervenant dans la gestion des ressources naturelles et l’application de la loi pour lutter contre le commerce illégal des espèces sauvages.
La formation menée en Côte d’Ivoire fait partie d’une série d’ateliers nationaux prévus dans le cadre de la Stratégie de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages en Afrique de l’Ouest (WASCWC) de la CEDEAO, qui vise à sensibiliser et à renforcer les capacités de toutes les parties prenantes pour combattre de manière efficace et collaborative le trafic d’espèces sauvages à travers la région.
« Cet atelier est l’occasion de mettre en commun les bonnes pratiques et de désigner des points focaux en vue de mieux coordonner de futurs évènements et formation intersectoriels. Il est essentiel que les solutions tiennent compte des acteurs stratégiques aux niveaux national, régional et international, ce qui implique l’adoption d’une approche engageant l’ensemble de la société, afin de freiner et, à terme, d’éliminer cette menace », a remarqué Naveed Khan, Spécialiste principal de la criminalité financière, WABiLED.
Le Colonel-Major Coulibaly Brehima, Directeur Général Adjoint des Forêts et de la Faune, qui a ouvert l’atelier, a mentionné que les mesures déployées jusque-là n’ont pas suffi pour s’attaquer aux causes fondamentales du trafic illégal des espèces sauvages, raison pour laquelle la contribution des secteurs du transport et des finances est sollicitée car ils fournissent la logistique et les finances aux trafiquants.
Selon Mme KONE Salimata, Directrice de la Faune et des Ressources Cynégétiques, et point focal de la CITES La Côte d’Ivoire a créé un Comité National CITES, chargé de coordonner les efforts des acteurs multisectoriels impliqués dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages. De Nombreux efforts sont consentis par toutes les agences d’application de la loi, mais doivent être renforcés par les contributions des secteurs des transports et des finances afin de couper tout soutien aux trafiquants.
Des ateliers semblables se sont déjà déroulés au Ghana, au Liberia et au Togo, et le prochain aura lieu au Nigeria, en vue de préparer un atelier régional qui présentera la synthèse des résultats, guidera la production de modules de formation régionale et définira les mécanismes qui permettront l’échange d’informations et de bonnes pratiques parmi les parties prenantes.
À propos de WABiLED
Le Programme pour la Biodiversité et le Développement à Faibles Émissions en Afrique de l’Ouest (WABiLED) est un programme de quatre ans financé par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) avec 3 objectifs principaux : combattre le trafic des espèces sauvages par l’homme et améliorer la conservation des grands singes ; réduire la déforestation, la dégradation des forêts et la perte de biodiversité dans les principaux paysages transfrontaliers ; et réduire les émissions de gaz à effet de serre et augmenter la séquestration du carbone dérivée de la forêt et de l’utilisation des terres.