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Rentrée scolaire : les frais d’inscription aux enchères dans les établissements publics

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Les frais officieux imposés par certains chefs d’établissements est une véritable préoccupation qui mine l’école ivoirienne depuis de nombreuses années.

La question des frais annexes d’inscription est un secret de polichinelle. La préoccupation refait surface à chaque rentrée scolaire. Selon plusieurs témoignages recueillis, certains établissements publics notamment font payer des montants exorbitants au-delà de ceux fixés par le gouvernement. C’est le cas à l’école primaire publique (Epp) Stars à Cocody-Angré (Abidjan). Contrairement au 22 000 francs Cfa fixés par le gouvernement pour l’inscription des enfants à la maternelle dans le public, certains parents affirment avoir payé plus du double.

« Quand tu paies les 55 000 f Cfa, elle [la directrice] te donne un reçu de 22 000 f Cfa. Donc c’est illégal ce qu’elle fait », accuse un parent d’élève qui a inscrit sa fille dans cette école. Il se souvient d’une scène à laquelle il a assisté : « Il y a un monsieur même qui s’est plaint. Il dit qu’il faut qu’il sache pourquoi on lui donne un reçu de 22 000 f alors qu’il a payé 55 000 f ».

Des témoignages que la directrice de cette école maternelle balaye du revers de la main. « Ils [les parents] ont payés 22 000 f Cfa », rejette-t-elle. Avant d’ajouter : « Nous sommes dans les normes ici ». Inadmissible, se désole ce parent d’élève : « C’est un mensonge. Ce n’est pas 22 000 f, c’est 55 000 f. Donc ça veut que les 33 000 f là, ils empêchent ça », insiste-t-il.

La FESCI dénonce les frais annexes d’inscription

C’est un secret de polichinelle. La question des frais annexes d’inscription est un véritable serpent de mer qui gangrène l’école ivoirienne depuis de nombreuses. La puissante Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) a manifesté sur le campus de l’université de Cocody en mi-septembre dernier pour protester contre ces frais élevés.

Du primaire au secondaire (où les frais officiels sont fixés à 6 000 f Cfa), c’est une pratique que dénoncent depuis de nombreuses années les parents d’élèves. Dans une déclaration publiée à la veille de la rentrée des classes, l’Association des parents d’élèves libres de Côte d’Ivoire a réclamé l’annulation des « faux frais » aussi bien dans le public que le privé.

« Les parents payent et même trop. Avec les frais annexes, nous payons doublement l’inscription. Ce n’est pas normal. L’école publique est celle où doivent aller les enfants des parents qui n’ont pas assez de moyens. Voilà pourquoi nous tenons à la gratuité de l’école. Ces frais annexes, nous n’en voulons pas. Il faut les enlever », réclame N’Guessan Kouakou, président de cette association. Il interpelle le gouvernement afin de prendre des mesures pour régler ce problème : « l’Etat devrait se pencher sur ce fait afin d’alléger un peu la souffrance des parents d’élèves ».

Ce cri du cœur sera-t-il entendu ? En tout cas, le 20 septembre dernier, la ministre de l’éducation nationale Kandia Camara a exhorté chacun à « signaler les faussaires » dans le système éducatif. Bien évidemment, au-delà du discours, les parents attendent des mesures concrètes pour endiguer le fléau qui perdure depuis de nombreuses années.

SUY Kahofi

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