Sam l’africain : un épiphénomène politique rendu célèbre
Sam l’africain passera en audience des flagrants délits du 31 mars prochain. Arrêté ce 17 mars en début de matinée, il a été transféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA).
C’est une actualité dont la Côte d’Ivoire aurait pu se passer sans aucun bruit. Mais l’éternelle fébrilité du régime Ouattara l’oblige chaque fois à promouvoir la répression et les arrestations tout azimut en lieu et place de réponses politiques à ce qui serait juste d’appeler des sorties inopportunes. Sam l’africain, de son vrai nom Jichi Sam, président de la Nouvelle alliance de Côte d’Ivoire pour la patrie (NACIP) est honnêtement inconnu au panthéon des hommes politiques ivoiriens. Epiphénomène politique célèbre pour son goût de vie à l’ivoirienne à manger avec ses doigts pour un homme de couleur, c’est son témoignage à La Haye au cours du procès Laurent Gbagbo qui le fera connaître du grand public.
Revenu en héro pour certains et paria pour d’autres, il multiplie les sorties sur le terrain avec le contenu d’un évangile politique dont lui seul maitrise la teneur. Au cours d’un de ses nombreux meetings qu’il animait le 11 mars dans la commune de Yopougon, le président de NACIP a déclaré ce qui suit : « si je suis libanais, c’est que Ouattara est burkinabé ». Jichi Sam semble avoir oublié qu’utiliser les mots « burkinabé » et « Alassane Ouattara » dans une même phrase est un risque ! Ces propos lui ont donc valu d’être interpellé par la justice pour une audition à la brigade de recherches de la Gendarmerie Nationale avant d’être conduit devant le Procureur de la République du Tribunal de première instance d’Abidjan Plateau. Ces propos jugés déplacés à l’encontre du président Alassane Ouattara pourraient être qualifié de propos xénophobes par l’accusation.
Burkinabé ou pas : où est le problème ?
Nous sommes en 2017…et visiblement certains politiciens ivoiriens et leurs admirateurs ne le comprennent pas. Le débat stérile sur la nationalité de X ou de Y n’est plus d’actualité. Ce que les ivoiriens veulent ne se limite plus aux vaines promesses, aux propos guerriers et aux discours basés sur le tribalisme ! La Côte d’Ivoire veut des solutions au chômage, à la pauvreté sans cesse grandissante, au processus de réconciliation qui patine, à la vie chère, au manque de dialogue social et à la paupérisation des travailleurs du secteur public. Si l’homme qui vient proposer des solutions concrètes à ces problèmes vient de la planète Mars, il sera le bienvenu ! Que celui qui dirige la Côte d’Ivoire soit burkinabé, russe, éthiopien ou vietnamien, le plus important c’est qu’il trouve des solutions aux problèmes socio-économiques des ivoiriens. Le reste n’est que spéculation…et verbiage inutile !
SUY Kahofi