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Sciage clandestin : quand la corruption vide la forêt ivoirienne !

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De 16 millions d’hectares en 1960, la Côte d’Ivoire compte moins de 2 millions d’hectares de forêt aujourd’hui. Parmi les causes de cette déforestation rapide, figure le sciage clandestin. Malgré son interdiction, cette activité continue.

Les effets du sciage clandestin sur l’environnement et le manque à gagner pour l’économie sont dévastateurs. A M’Batto (centre-est de la Côte d’Ivoire), comme dans toutes la zone forestière du pays, le sciage à façon se déroule en toute impunité et le comble au vu et au su de l’administration forestière…

Depuis novembre 2013, le sciage à façon ou l’exploitation artisanale du bois, activité qui consiste à faire le « sciage du bois brut en produits semi-finis, au moyen d’une tronçonneuse, d’une scie mobile, ou d’un matériel semblable sur un site d’abattage », est officiellement interdit par le décret n° 2013-815 du 26 novembre 2013. Mais loin de dissuader les scieurs clandestins, l’activité a pris de l’ampleur. A M’Batto, dans le centre-est de la Côte d’Ivoire, à 230 kilomètres au nord d’Abidjan, le sciage clandestin s’est particulièrement développé ces dernières années.

« On sait que ce n’est pas autorisé. Même la drogue n’est pas autorisée mais certains la commercialise quand même. Donc c’est ce qui se passe ici », admet un scieur.

Ici, la discrétion est de mise. La plupart de nos interlocuteurs, au cœur de cette filière parallèle, ont préféré s’exprimer sous un prudent anonymat. Qu’à cela ne tienne ! Nous arrivons tout de même à accompagner une équipe de scieurs lors d’une de leur sortie en forêt. Après trois jours d’hésitation et de méfiance, ces derniers acceptent finalement d’être suivis. Les pistes sont parfois exiguës et impraticables. Le tricycle à moteur à bord duquel nous embarquons manque à plusieurs reprises de se renverser, créant une peur-panique. Il faut parfois parcourir certains tronçons à pieds, c’est plus rassurant. Au bout de plus de deux heures de route, à 28 Kilomètres de la ville, la forêt s’étend à perte de vue.

Cette forêt dense semi-décidue (une zone de transition entre la forêt dense et la forêt claire) offre un paysage pittoresque. De grands arbres aux feuillages denses que le vent agite voilent l’horizon. Des cris des oiseaux sont perceptibles. Mais dans quelques instants, ce silence anthropique ambiant va laisser place au bruit assourdissant des tronçonneuses.

Plus jeune et moins expérimenté, celui qui fait office de chef de l’équipe passe les dernières consignes. Deux membres du groupe auront pour tâche de transporter sur une distance d’environ 600 mètres, de la broussaille à un endroit accessible au camion de ramassage, 28 planches qui ont été sciées la veille. Les trois autres sortent leurs tronçonneuses planquées dans un petit campement isolé, y mettent le carburant acheté tôt le matin dans l’une des deux stations-services de la ville. La journée peut commencer.

Leur tâche ce jour : découper en planches un gros arbre abattu la veille. A la fin de la journée, environ 50 madriers largeur 45 ont été obtenus. Ils vont poursuivre le lendemain, l’arbre n’a été scié qu’au tiers. Mais en tombant, il a fait d’énormes dégâts : plusieurs pieds de cacaoyers ont été détruits. Mais le propriétaire de cette plantation en pleine production ne recevra aucun dédommagement en compensation de ces pertes.

« Qu’est-ce que je peux faire ? », se lamente Augustin Yéboua.

Ce paysan n’a reçu que 10.000 f Cfa correspondant au prix d’achat de l’arbre qui a été abattu dans son champ. Frappés par la pauvreté, les villageois subissent la loi des scieurs. En général, les prix qui leur sont proposés pour un arbre dans leurs parcelles varient entre 2.500 et 15.000 f cfa !

Un système de corruption institutionnalisé

Ces clandestins pratiquent au quotidien le sciage dans les forêts. Mais comment font-ils pour échapper à la vigilance des agents des eaux et forêts basés à M’Batto ? Le chef de l’équipe des scieurs raconte ce jour-là qu’un mois et demi auparavant, ils ont été surpris par une patrouille des Eaux et Forêts. Mais ils n’ont pas été arrêtés…étrange !

Les scieurs clandestins opèrent en toute impunité !

Le scieur clandestin : « On a trouvé un arrangement », se souvient-il.

Eburnie Today : En donnant de l’argent ?

Le scieur clandestin : « On a fait ce qu’on pouvait faire », lance-t-il, laconiquement, sans plus de précision.

En effet, un système de quota et de pots de vin a été institué entre les agents de l’administration forestière chargés de réprimer le sciage à façon et les clandestins. Une source au cœur de ce système a accepté de dévoiler le contenu de cet accord tacite, totalement illégal.

« A M’Batto, le chargement est à 40.000 f Cfa – par le passé, c’était 50. 000 f Cfa. A Dimbokro, le chargement de 5 tonnes fait 60.000 f Cfa ; celui de 10 tonnes est de 120.000 f Cfa. Pareil à Bongouanou. C’est ce qui se passe ici actuellement. Avec ça, il n’y a pas de bruit », soufflet-il.

Si à M’Batto le tarif imposé pour un chargement (au moins 100 planches ou madriers) est homologué, ce n’est pas le cas dans les villes environnantes où les quotas fixés varient en fonction de la quantité de bois prélevés.

Si le sciage à façon est officiellement interdit, l’activité se déroule en toute impunité à M’Batto grâce à ce système de corruption institutionnalisé. C’est généralement la nuit que les clandestins font sortir le bois scié de la forêt.

Il est 19 heures quand un camion chargé de bois traverse la ville et prend la direction de Bongouanou. Cette quantité doit en réalité servir à compléter un chargement. Nos investigations permettront de savoir plus tard que ce chargement a été acheminé sur Abidjan deux jours après. Ce qui montre que le système qui tolère le sciage clandestin est tentaculaire et s’étend jusque dans la capitale économique. La complicité des agents des Eaux et Forêts encourage le développement de cette activité illégale.

Une administration forestière dépourvue de moyens

A M’Batto, les trois périmètres d’exploitation forestière (PEF) d’une superficie de plus de 250.000 hectares sont gérés par la société Inprobois (Industrie et promotion du bois). C’est dans ces périmètres que les scieurs opèrent principalement. Lorsque ses patrouilles constatent des infractions (coupes illégales de bois), l’entreprise informe l’administration forestière. Mais la répression ne suit pas toujours.

« Si les gens font correctement leur travail, il n’y a pas de raison que le sciage clandestin ne s’arrête », se plaint un cadre de la société.

« Voyez toutes ces remorques qui passent avec du bois, c’est le sciage clandestin. Ce n’est même plus clandestin parce que c’est tellement bien organisé par rapport aux entreprises qui payent les taxes. Il n’y aurait pas de sciage clandestin s’il n’y avait pas d’agents complices. J’insiste et je persiste, si vous voyez un sciage clandestin, ça veut dire qu’il y a un agent complice. On a essayé plusieurs fois : quand on voit le camion, on donne l’immatriculation en signalant qu’il y a un changement qui est en train de se faire. Mais personne ne vient. Un jour, j’ai appelé un agent, et il se trouvait qu’il était juste devant le camion avec le chargement illégal », explique-t-il, dépité.

Après avoir été saisi par un paysan, des agents des Eaux et forêts se rendent à Assié (un village à proximité de M’Batto). Dans la forêt de ce dernier, les clandestins ont fait tomber trois arbres sans son accord. Mais nous n’aurons pas l’autorisation de suivre cette patrouille…

De leur côté, les Eaux et Forêts évoquent le manque de moyens pour faire leur travail. Les patrouilles en forêt sont effectuées avec des motos personnelles de certains agents. Au cantonnement forestier de M’Batto, un agent explique que les deux motos à leur disposition ne fonctionnent plus. Il ajoute que leur mission se fait au péril de leur vie.

« Je n’ai jamais vu une région où des gens considèrent cette activité comme un droit. On menace même nos vies », révèle-t-il. Même quand le bois scié est saisi et des clandestins arrêtés, c’est souvent des élus locaux ou des chefs coutumiers qui réclament la libération de ces derniers. Cette information a été confirmée par un capitaine des Eaux et forêts en service au ministère, qui avait servi dans cette localité : « C’est une zone difficile ».

Interrogé, le capitaine Guillaume Bini, chef de ce cantonnement de M’Batto, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Le ministère des Eaux et forêts, saisi par courrier et contacté par téléphone à plusieurs reprises, n’a pas non plus répondu à nos questions.

Un scandale économique et écologique

L’activité est bien organisée. Il y a ceux qui financent et organisent le sciage à façon et les ‘’travailleurs’’ qui s’occupent effectivement des coupes en forêt. Quand le volume de bois scié atteint le chargement, d’autres acteurs, comme le camionneur sollicité pour sortir le bois de la campagne, entrent en scène. Le bois illégal inonde ensuite le marché local de consommation, notamment les dépôts existants dans les villes, et permet d’approvisionner des particuliers qui passent des commandes pour la construction de leurs maisons.

Les industries de première transformation doivent mettre une partie de leur production (entre 10% et 15%) sur le marché local pour les besoins de la population. Mais elles peinent à satisfaire les scieries locales. C’est l’une des raisons principales évoquées par les clandestins pour mener leurs activités. Mais derrière cet argument, un véritable business s’est développé… jusqu’à Abidjan. Et à Inprobois, on est amer : « Si l’utilisation finale du bois prélevé illégalement c’était pour couvrir juste les besoins dans les localités concernées, l’ampleur du sciage clandestin n’allait pas être aussi grand ».

En plus de mener une concurrence déloyale aux exploitants officiels, les scieurs artisanaux remettent en cause les efforts d’aménagement et de reconstitution du massif forestier auxquels sont soumis ces derniers.

Ici, on dénombre plus de 100 scieurs clandestins qui sont même regroupés en association. L’un d’eux assure qu’il écoule jusqu’à trois chargements dans le mois. Le coût d’un chargement, qui tourne autour de 200.000 f Cfa, est revendu sur le marché à 350 000 Fcfa ou plus.

Selon Joseph Ahoua N’Goran, surveillant des périmètres d’Inprobois à M’Batto, un inventaire réalisé en 2014 a permis de dénombrer au moins 780 pieds qui ont été coupés par les clandestins. Un spécialiste estime que cette quantité de bois prélevée représente un chiffre d’affaires minimum de 234 millions f Cfa. Une énorme perte pour cette entreprise d’exploitation et pour les finances publiques. Mais à l’échelle nationale, les préjudices sont plus énormes.

Une partie importante du bois à usage domestique est issue du sciage clandestin

La production issue du sciage à façon est estimée entre 1,5 et 3 millions de m3 par an, c’est-à-dire entre 15 et 30 fois plus les volumes de bois mis sur le marché domestique par le secteur industriel. En clair, il y a de fortes chances que le matériau bois utilisé dans le bâtiment pour la construction de vos maisons, lits, meubles, tables, etc., soit produit à partir du bois d’origine illégal…

Il est aussi à la base de la disparition des forêts. En outre, l’exploitation illégale du bois représente au moins une perte de 21 milliards de francs Cfa pour l’Etat ; soit l’équivalent d’environ quatre fois le budget du ministère du Tourisme et plus de 70% de celui des Eaux et Forêts. Un véritable scandale économique et écologique !

Quelles solutions alternatives au sciage clandestin ?

Le boum du sciage clandestin dans l’insuffisance de l’approvisionnement du marché local par les unités de transformation industrielle a commencé au début de la décennie 2000 du fait de la crise dans le pays. Pour satisfaire une demande en croissance du fait de la démographie galopante, Gaia Gabriella, directrice d’aménagement forestier à Tropical Bois, préconise des exonérations aux entreprises. Ce qui pourrait inciter le secteur industriel, qui juge les coûts de production du bois de scierie peu compétitifs sur le marché local, à s’acquitter de cette responsabilité :

« Il faut le faire pour permettre aux industriels de redoubler d’efforts pour participer à la couverture des besoins croissants des populations, participer à la surveillance des forêts ainsi qu’à la sensibilisation des différents acteurs pour une véritable gestion durable. Il faudrait penser sérieusement à une défiscalisation et à la mise en place de nouvelles procédures pour faire baisser les prix sur le marché et permettre aux populations d’acheter chez les industriels ou les revendeurs autorisés. Sans des mesures pour motiver les Industriels du secteur bois, l’échec sera inévitable (parlant d’approvisionnement du marché local) ».

Mais certains proposent d’aller plus loin : rendre légale cette activité informelle. Charles Baïmey, le directeur exécutif de l’ONG Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE-Côte d’Ivoire), estime que la réglementation du sciage à façon est souhaitée afin de sortir cette activité clandestine de l’informel.

« Il faut que ces scieurs puissent être enregistrés, avoir tout ce qu’il faut pour exercer librement leur métier, être encadrés de sorte qu’ils ne s’adonnent à une exploitation qui ne respecte pas les principes de l’exploitation en Côte d’Ivoire. Si cette activité existe, c’est parce qu’il a un besoin qui n’est pas comblé. Il faut donc travailler à la rendre légale. Les entreprises de la place ne contribuent presque pas à l’approvisionnement du marché national pendant que le besoin se fait sentir », suggère-t-il.

Cela suppose une révision de la loi. Un permis spécial d’exploitation artisanal, avec des règles claires et des moyens de vérification, pourrait être attribué aux scieurs pour garantir une production de bois d’origine légale. A l’instar du reboisement compensatoire imposé aux exploitants forestiers, ils devront aussi apporter leur contribution à la reconstitution du couvert végétal dans le cadre de leurs activités.

Pour l’heure, la formalisation du sciage à façon n’est pas envisagée. Les artisans, eux, sont toujours confrontés aux difficultés pour approvisionner leurs menuiseries. Kalifa Doumbia, président du Groupement des artisans et métiers de bois de Yopougon (Gamby), souligne que les artisans éprouvent « beaucoup de difficultés » à s’approvisionner en bois :

« L’une des plus grandes difficultés c’est l’approvisionnement en bois. Nous n’avons pas le quota que les industriels doivent reverser au secteur artisanal, au secteur du bois en Côte d’Ivoire ». Kéita Sékou, président de l’Organisation professionnelle départementale (OPD) bois de Yopougon, la plus grande commune d’Abidjan, renchérit :

« Le marché n’a pas un pris stable. Il y a quatre marchés de bois à Yopougon. Au ‘’Nouveau bureau’’, le même bois qu’on paie à 13.000 francs, on peut le trouver à 8 000 francs au niveau de la gare, à 10.000 francs au ‘’Carrefour Zone’’, et à peut-être à 7 000 francs au ‘’marché mouton’’… Il faut que l’Etat nous aide à nous donner la fourchette dans laquelle on doit vendre telle espèce à tel prix ».

Malgré eux, les professionnels du secteur bois sont obligés de se tourner vers les clandestins. Comme le souligne Kouyaté Mamadou, président de l’Organisation professionnelle départementale (OPD) bois d’Abobo, une autre commune d’Abidjan :

« L’approvisionnement en bois, c’est le véritable problème des artisans menuisiers aujourd’hui en Côte d’Ivoire ; ce n’est pas à Abobo seulement. Faute de la disponibilité de notre matière première sur le marché, il y a un fléau, le sciage à façon, qui s’est développé ».

« On lance un appel aux services de eaux et forêts pour qu’ils puissent penser à notre approvisionnement en matière première en développant des politiques pour que le petit artisan de bois au niveau national, dans sa commune, dans sa région, puisse quand même disposer de bois sur le marché et du bois légal », plaide-t-il.
Une cargaison de bois illégal saisie par les agents des eaux et forêts

Enfin une lueur d’espoir ? Un projet pilote de centrale d’achat doit démarrer à Abidjan d’ici la fin de l’année 2017. Cette centrale qui est une sorte de « supermarché de bois » sera fournie en bois en collaboration avec les industriels. Elle vise à régler progressivement le problème de l’approvisionnement du marché local en bois. Mais aussi formaliser un secteur dominé dans l’informel. Les professionnels du secteur pourront se ravitailler en bois dans ces centrales d’achat.

« Comme ça, quand j’ai une commande avec mon menuisier, et que ce dernier n’a pas 10 millions francs pour acheter le bois, il vient prendre le bois pour travailler et après il rembourse. Ça va réduire l’achat du bois issu du sciage clandestin et au fur à mesure », explique Laurent Ayémou, gestionnaire de programmes à la fondation AVSI.

Un cadre participatif pour le contrôle de la légalité

Malgré son interdiction en novembre 2013, le sciage à façon persiste. Jusque-là assuré par l’administration forestière, le contrôle de la légalité du bois a montré ses limites. En cause : les failles dans la surveillance de l’exploitation forestière. La Côte d’Ivoire veut améliorer la gouvernance forestière. Ainsi, une procédure de traçabilité avec l’émission de licences est envisagée dans le cadre de son APV-FLEGT (Accord de partenariat volontaire, Application des réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux).

Cet accord commercial bilatéral juridiquement contraignant avec l’Union européenne – à qui le pays fournit 70% de sa production – vise à s’assurer que les importations de bois et produits bois de la Côte d’Ivoire respectent toutes les exigences réglementaires du pays. Mais comment va se faire le suivi de cette traçabilité, la Côte d’Ivoire ayant choisi d’intégrer le marché domestique dans son APV ?

Une observation indépendante est souhaitée pour le contrôle du Système de vérification de la légalité (SVL) qui sera mis en place après la signature de cet accord est prévue en décembre 2017.

« Le système de vérification de la légalité qui doit être mis en place après la signature de l’APV doit se mettre en place avec l’implication de toutes les parties prenantes. C’est-à-dire la société civile, des observateurs indépendants notamment qui sont des parties prenantes essentielles dans le cadre de la vérification du système de la légalité », préconise Charles Baïmey.

« Les populations locales doivent être sensibilisées et informées sur l’exploitation forestière, de sorte à ce qu’à toutes les étapes de l’exploitation, cela puisse s’accompagner de vérification par les populations locales elles-mêmes », ajoute le directeur exécutif de JVE-Côte d’Ivoire.

Mais pour le capitaine Clément Ahoutou, au Secrétariat technique permanent du FLEGT, logé au ministère des Eaux et forêts, les négociations engagées depuis 2013 se poursuivent. Rien n’est encore décidé à ce sujet.

« Après l’accord, il y a d’autres organes qui seront mis en place pour mettre en œuvre l’accord qui aura été signé. Donc l’application de l’APV, la traçabilité, le suivi du système de la légalité, ce sont des organes qui vont naitre après », observe-t-il.

En tout cas, dans une étude publiée en juin 2015, le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR) indique que le bois à façon peut être exporté vers les pays voisins comme le Burkina Faso, le Ghana, le Liberia et le Mali. Et qu’il y a de fortes chances qu’au moins une bonne partie de ce bois paie les taxes dues aux Douanes pour le transport sur les routes nationales. L’intégration de l’administration douanière dans les négociations FLEGT serait bénéfique pour la consolidation du système de vérification de la légalité. D’autant plus que, s’inquiète le CIFOR, le risque est de tomber dans une impasse bien connue dans plusieurs autres pays : les Finances s’intéressent aux revenus même s’ils proviennent d’une ressource exploitée illégalement.

Anderson Diédri et Traoré Bakary

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