L’opposition ivoirienne a certes refusé de prendre part aux prochaines élections sénatoriales mais elle n’entend pas rester de marbre face à un processus électoral qu’elle qualifie d’anti-démocratique.
Comme d’habitude, c’est dans le quartier populaire de Yopougon jugé proche de l’ancien président Laurent Gbagbo que l’opposition ivoirienne a décidé de se réunir pour dire non aux prochaines élections sénatoriales prévues pour ce 24 mars 2018. La tentative de la police ivoirienne de disperser ce rassemblement s’est soldée par un échec en dépit des jets de gaz lacrymogène et de tirs de sommation qui ont occasion un blessé.
« Nous avons informé la police, la mairie et le ministère de l’Intérieur » indique Gervais Tcheidé.
Le porte-parole de la plateforme d’opposition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) souligne que le meeting annoncé depuis jours n’a jamais été interdit. Des centaines de militants proches de l’opposition sont donc venus écouter tour à tour leurs leaders qui ont dénoncé un climat politique délétère.
« Nous ne demandons qu’une réforme de cette CEI illégale et illégitime » a lancé Pr Georges Ouégnin, président de la plateforme EDS qui a appelé le régime d’Alassane Ouattara à respecter la décision de la Cours africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP). La Cour, pour donner suite à une plainte de l’APDH (Action pour la protection des droits de l’homme) a souligné que la composition de la CEI (Commission Electorale Indépendante) « viole le droit à l’égalité de tous devant la loi, ainsi que le droit d’avoir un organe électoral national indépendant et impartial, chargé de la gestion des élections, prévus par les articles 10 (3) et 17 (1) de la Charte africaine sur les élections ».
Pour l’opposition, la commission est déséquilibrée et ne profite qu’à la mouvance présidentielle. C’est donc une situation que dénonce l’opposition et qui la pousse jusqu’à ce jour à être en retrait des différentes élections pilotées par la CEI et les sénatoriales ne seront pas une exception. Cependant, pour cette élection annoncée le 24 mars, l’opposition appelle ses membres à la mobilisation.
« Nous appelons donc tous les militants et démocrates à une gigantesque marche le jeudi pour exiger la réforme de la CEI aux ordres, déséquilibrée et dire non aux sénatoriales du 24 mars » a déclaré Pr Georges Ouégnin.
Il s’agit d’une une marche pacifique pour exprimer le mécontentement de l’opposition. Au-delà, les intervenants lors de ce meeting ont aussi appelé à la libération de tous les prisonniers politiques civils et militaires à commencer par Laurent Gbagbo. Ils n’ont pas manqué de dénoncer la mauvaise gouvernance et le manque de dialogue politique.
« Quand on gouverne, il faut être prudent car la roue tourne, tourne et tourne. L’opposition d’aujourd’hui est le pouvoir de demain et le pouvoir d’aujourd’hui, l’opposition de demain », a prévenu Abou Drahamane Sangaré du Front populaire ivoirien.
Pour le leader de la société civile Abou Cissé, le climat socio-politique actuel n’est que la manifestation d’une dictature imposée par le régime Ouattara qui a pris « la Côte d’Ivoire en otage et qui n’a aucune idée du sens de l’État en gérant le pays comme bon lui semble ».
SUY Kahofi
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