L'actualité ivoirienne sans coloration politique

Sept journalistes ivoiriens participent au voyage d’étude de JFJ

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Journalists for Justice en partenariat avec la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté ont organisé du 27 septembre au 06 octobre un voyage d’étude à La Haye. Ce voyage qui a coïncidé avec la reprise du procès Laurent Gbagbo – Charles Blé Goudé à la CPI a permis aux journalistes ivoiriens d’en savoir un peu plus sur la justice internationale.

Ils sont au total sept journalistes ivoiriens qui ont été sélectionnés par Journalists for Justice (JFJ) après sa première mission de prise de contact avec les organes de presse à Abidjan. Ce groupe était composé majoritairement de directeur de publication, de rédacteur en chef, de chef de service politique et de reporter. Selon Romary Tollo, directrice de JFJ, « l’objectif de ce voyage était de former les journalistes – notamment les patrons de presse – en vue d’améliorer leur compréhension de l’action de la Cour pénale internationale ».

Au-delà, JFJ a voulu donner une occasion aux journalistes ivoiriens de couvrir le procès Laurent Gbagbo – Charles Blé Goudé en « direct depuis la salle d’audience à La Haye et ainsi avoir l’occasion de rencontrer les acteurs du procès sur place » indique Thomas Verfuss président de l’Association des journalistes à la CPI (AJCPI) et facilitateur du voyage d’étude pour le compte de JFJ. Pour Andrea Nüsse qui pilote le programme international pour les journalistes et le dialogue des médias à la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, « une telle initiative à la chance de permettre aux hommes de médias de lever les barrières de l’incompréhension et de mieux informer les populations loin des manipulations politiques ».

Un programme riche

Ce voyage d’étude a été meublé par plusieurs types de rencontres aussi bien au siège de la CPI qu’en dehors. Il s’agit dans un premier temps des principaux acteurs du procès Laurent Gbagbo – Charles Blé Goudé. Ainsi, les journalistes ont pu – entre autres – avoir des échanges avec le Bureau du procureur représenté par Richard Nsanzabaganwa (conseiller en coopération internationale), Me Xavier-Jean Kéita du Bureau public pour la défense, Me Paolina Massida conseil principal du Bureau du Conseil Public pour les Victimes (BCPV), Fadi El Abdallah porte-parole et chef de l’unité des relations publiques de la CPI ou encore Cuno Tarfusser, juge président dans l’affaire Laurent Gbagbo. Tous ont eu l’occasion d’expliquer en long et en large leurs missions et actions prenant le soin lors des séances de questions-réponses de lever les incompréhensions liées à leurs activités.

Les journalistes ivoiriens en compagnie de Maurice Kamga, Secrétaire de la Cour internationale de justice

Deux acteurs lors de cette rencontre ont permis aux journalistes de remonter aux origines de la création de la Cour pénale internationale. Gilbert Bitti, juriste français et participant à la conférence de Rome est notamment revenu sur le contexte politique qui prévalait lors de la naissance de la Cour, le refus de certains pays dont les Etats Unis de ratifier le statut de Rome et le rôle des tribunaux spéciaux dans la jurisprudence internationale.

Quant au juge Marc Perrin de Brichambaut vice-président de la CPI, il est notamment revenu sur le mixte des genres juridiques utilisé par la Cour dans ses procès et procédures. Un exercice enrichissant qui a « permis de répondre à certaines préoccupations sur le fonctionnement actuel de la CPI » indique Vamara Coulibaly, directeur de publication du Groupe Olympe.

Les rencontres du campus Den Haag de l’Université de Leiden ont aussi permis aux journalistes de mieux comprendre le fonctionnement de la CPI dans un contexte mondial marqué par un nombre important de conflits. C’est la raison pour laquelle Chef Charles Taku, président de l’Association du barreau à la CPI est revenu sur les relations entre le continent africain et la Cour.

L’Afrique détient le record d’affaire jugé à la CPI et cela trouve sans doute son explication par le fait que les africains ont eux-mêmes sollicité la Cour et qu’un nombre important de conflits meurtriers ont ravagé ou ravagent des pays africains. Les relations Afrique-CPI et bien d’autres aspects du fonctionnement de la Cour, Stéphanie Maupas, journaliste française couvrant l’actualité de la CPI en parle dans son ouvrage Le Joker des Puissants. Elle a partagé son expérience de la Cour avec les journalistes en référence aux arguments qu’elle présente dans son œuvre.

Le diplomate et universitaire camerounais, Maurice Kamga, Secrétaire de la Cour internationale de justice depuis 2008 a quant à lui fait un exposé sur le rôle, les missions et prérogatives de la CIJ. Un échange qui « a permis de faire la différence entre l’action de la Cour pénale internationale et Cour internationale de justice » avance satisfait Allan Aliali directeur de publication du Quotidien d’Abidjan.

Le Palais de la Paix à La Haye

Les visites

La Haye est une ville chargée d’histoire et les participants au voyage d’étude ont pu le voir avec la visite du Palais de la Paix qui renferme la plus grande bibliothèque sur le droit international au monde. Cet édifice est également un lieu de transmission du savoir juridique et chaque année, des étudiants en provenance du monde viennent y suivre des cours. Le Palais de la Paix est également un lieu touristique et de promotion de la culture de la paix. Les journalistes ivoiriens ont pu le constater car lors de leur visite, une marche en l’honneur du Mahatma Gandhi a été organisée.

La Haye mérite donc bien son rang de « Ville internationale de la paix et du droit ». Au fil de leurs activités à La Haye, les journalistes ont pu aussi découvrir d’autres monuments et sites de la ville notamment le Parlement, les bureaux du Roi, les principaux édifices religieux sans oublier les statuts de personnages historiques ayant marqué l’histoire des Pays Bas.

SUY Kahofi

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