Les efforts de surveillance et l’accès à la gratuité du traitement contre la tuberculose ont permis une meilleure prise en charge des malades en Côte d’Ivoire. Les efforts humains, financiers et matériels mobilisés contre la maladie sont certes encourageant mais la Côte d’Ivoire doit intensifier la lutte pour un meilleur contrôle de la tuberculose à l’horizon 2030.
La tuberculose est une maladie infectieuse que la Côte d’Ivoire classe parmi les cinq maladies zoonotiques prioritaires depuis l’atelier One Health de priorisation des maladies zoonotiques en Côte d’Ivoire (2017). Ce choix s’explique par le fait que cette maladie est contagieuse : un malade peut contaminer entre 10 et 15 personnes. Son taux de prévalence est tout aussi important.
Selon les données du rapport 2020 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’incidence de la tuberculose était de 137 cas pour 100.000 habitants en Côte d’Ivoire. Les efforts de lutte contre la maladie ont fait chuter ce taux de prévalence. « Actuellement nous avons 123 cas pour 100.000 habitants. Nous voulons qu’il y ait moins de 10 cas pour 100.000 habitants », indique le directeur coordonnateur du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT), Dr Jacquemin Kouakou.
Cette baisse du taux de prévalence est un signe encourageant qui ne saurait pourtant voiler le problème de santé publique que représente la maladie. La tuberculose, c’est en moyenne 21.000 cas enregistrés chaque année pour 1.600 décès. « L’objectif du Programme national de lutte contre la tuberculose, est que cette maladie ne soit plus un problème de santé publique à l’horizon 2030 » souhaite Dr Jacquemin Kouakou.
L’atteinte de cet objectif passe par un accroissement des moyens dédiés à la lutte contre la tuberculose. Il faut en moyenne 12 milliards de f CFA à la Côte d’Ivoire chaque année pour parvenir à un meilleur contrôle de la maladie selon les recommandations du Plan stratégique de lutte contre la tuberculose. Ce financement permettra au pays de maintenir le cap en matière de succès face à la maladie.
Parmi les points positifs figure le processus de décentralisation de la prise en charge des malades avec un renforcement des centres de diagnostic et de traitement. Fin 2023, la Côte d’Ivoire avait réussi à implanter quelques 368 centres de diagnostic et de traitement dans tous les districts et les centres antituberculeux dans les différentes régions.
Cette proximité de la prise en charge à forcément un impact positif sur le traitement des patients de la tuberculose notamment ceux atteints des formes contagieuses. En 2023, le succès du traitement des formes contagieuses a atteint 87%, 3 points en dessous de la recommandation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui est de 90%.
La tuberculose est considérée comme une infection opportuniste. C’est une pathologie qui profite de la faiblesse du système immunitaire pour se déclarer. Les co-infections tuberculose-VIH sont fréquentes car une personne séropositive a plus de risque de contracter une tuberculose. Les experts indiquent que la Côte d’Ivoire affiche un taux de dépistage du VIH de 99% des malades tuberculeux. 98% des patients coinfectés (VIH-Tuberculose) ont été mis sous antirétroviraux.
La tuberculose est une maladie mortelle mais évitable grâce à un traitement efficace. Et si les experts appellent à un renforcement de la lutte en Côte d’Ivoire, c’est bien parce que la maladie a montré sa capacité à refluer mais pas disparaître. En 2021, pour la première fois depuis vingt ans, la tuberculose a progressé au niveau mondial indiquait l’OMS dans son rapport sur la maladie.
Suy Kahofi
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