Un différend foncier fait 3 morts à Kabakouma

Certains différents fonciers ont conduit à la destruction de villages entiers (image d’illustration)

Un différend foncier a failli dégénérer en affrontements intercommunautaires dans le village de Kabakouma. La tension a cependant couté la vie à trois personnes.

Le ministre de l’Intérieur Vagondo Diomandé confirme l’incident qui a eu lieu lundi et mardi dans l’ouest du pays précisant qu’il « y a eu trois morts, mais la situation est désormais calme ». Après recoupement de plusieurs sources et témoignages recueillis par Eburnie Today, les violences ont éclaté quand un cultivateur a tué son hôte, l’épouse de ce dernier et a blessé deux autres personnes en raison d’un différend foncier. Il s’est ensuite pendu et son corps a été retrouvé mercredi. Dans une pratique fréquente en Côte d’Ivoire, les populations allogènes négocient avec les populations locales le droit de cultiver la terre, mais le cultivateur se voit alors assigné un hôte ou tuteur dans le langage local.

Le préfet du département de Biankouma, Hamilton N’Dri N’Guessan s’est rendu sur les lieux du drame. Encadré par un important dispositif sécuritaire composé de gendarmes et de policiers, il a mené sa mission pour éviter que le conflit se transforme en affrontements intercommunautaires, situation très fréquente en Côte d’Ivoire et particulièrement dans l’ouest du pays.

Le préfet du département a surtout lancé un appel au calme notamment à l’endroit des jeunes du village qui armés de machettes et de gourdins étaient déjà sur le sentier de la guerre menaçant de s’attaquer aux populations allogènes. Face à cette colère, certains allogènes ont quitté le village avec femmes et enfants.

Les différends foncier issues d’arrangements entre propriétaires terriens et allogènes dégénèrent souvent en conflits en raison d’impayés du cultivateur ou d’abus du tuteur qui réclame des sommes trop importantes voire veut reprendre la terre une fois celle-ci mise en valeur. Certains différents ont conduit à de violents affrontements intercommunautaires.

Anderson Diédri