Les autorités ivoiriennes ont annoncé le démantèlement d’un réseau de trafic international de cocaïne. Cette entreprise criminelle selon la police ivoirienne implique des membres de deux mafias italiennes.
« Une opération menée le 6 juin 2019 à partir de 4 h du matin a abouti à l’interpellation de 10 suspects : 6 Italiens, 1 Franco-Turc et 3 Ivoiriens, dont 2 dames, soupçonnés d’être les cerveaux d’un trafic international de cocaïne en Côte d’Ivoire », a déclaré vendredi lors d’une conférence de presse le commissaire Adomo Bonaventure, directeur de l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale organisée (UCT). Le réseau de trafic de drogue a été démantelé en Côte d’Ivoire grâce à la coopération entre les polices ivoirienne, française, italienne et brésilienne.
La traque du réseau a commencé en septembre 2018 avec la découverte dans le port de Santos au Brésil de 1,19 tonne de cocaïne cachées dans des engins de chantiers à destination d’Abidjan. L’enquête a permis de déterminer que la drogue devait transiter par la Côte d’Ivoire pour ensuite être envoyée en Italie, et plus particulièrement dans la région de la Calabre.
« Nous avons des preuves que la marchandise était destinée à la ‘Ndrangheta et la Camorra (deux mafias italiennes) et que des ressortissants italiens, résidents ivoiriens depuis plus ou moins longtemps, étaient à l’origine du trafic », a affirmé Silvain Coué, officier de liaison français qui a participé à ce démantèlement. Selon les estimations des forces de police engagées dans cette opération, la cocaïne saisie au port de Santos a une valeur de 2,5 millions d’euros en Amérique du sud. Elle aurait pu se revendre à 250 millions en Europe.
« Depuis 20 ans, l’Afrique de l’Ouest est devenue, sinon une plaque tournante, une zone de rebond très importante pour les trafiquants. Cette opération prouve que s’ils pensaient que la Côte d’Ivoire et l’Afrique de l’Ouest pouvaient être un sanctuaire, ils se sont trompés », a affirmé Silvain Coué.
Le commissaire Adomo Bonaventure a indiqué que les autorités ivoiriennes étaient « conscientes de la problématique de la drogue, et qu’elles mettaient tout en œuvre pour y mettre fin », ajoutant que « tous ceux qui s’adonneront au trafic seront mis sous les verrous ». Notons que cette opération de démantèlement du réseau de trafic de drogue international baptisée ‘Spaghetti Connection’ est la troisième du genre en Côte d’Ivoire en moins de trois ans. Elle est de loin la plus importante selon la police ivoirienne.
Anderson Diédri
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