Vente aux enchères de migrants en Lybie : la Côte d’Ivoire réclame une enquête internationale
Dans un communiqué publié ce dimanche 19 novembre 2017, la Côte d’Ivoire réclame une enquête sur les ventes en enchères de migrants en Lybie, une grave violation des droits de l’homme que le pays juge « ignoble ».
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait révélé dans un rapport publié le 11 avril 2017 que des migrants originaires d’Afrique subsaharienne transitant par la Libye pour rejoindre l’Europe par la méditerranée étaient vendus sur des « marchés aux esclaves » entre 200 et 300 dollars (entre 100 000 et 150 000 francs Cfa) avant d’être soumis au travail forcé ou à l’exploitation sexuelle. Cette fois-ci, c’est la télévision américaine CNN qui enfonce le clou. La chaine vient de diffuser une vidéo tournée par ses journalistes en octobre dernier en caméra cachée près de Tripoli qui montre une vente aux enchères d’êtres humains.
En l’espace de 6 à 7 minutes, une douzaine de migrants sont vendus au plus offrant, entre 500 et 700 dinars (entre 203 000 et 284 000 francs Cfa) sur des marchés aux esclaves qui se dérouleraient une ou deux fois par mois.
Cette scène a été dénoncée par l’Organisation des Nations Unies (ONU) et suscite particulièrement l’indignation et les condamnations tous azimuts sur le continent africain. Dans un communiqué du ministère des affaires étrangères diffusé ce dimanche 19 novembre 2017, le gouvernement ivoirien s’indigne de ces ventes aux enchères d’êtres humains au Lybie. « La République de Côte d’Ivoire considère que cette pratique d’une autre époque, d’un passé lointain et peu glorieux, constitue une grave violation des droits de l’homme, des libertés individuelles et de la dignité humaine », peut-on lire dans ce communiqué daté du 18 novembre.
Abidjan « interpelle » les autorités Libyennes, l’Union Africaine, l’Organisation Internationale pour les Migrations, les Nations Unies et l’ensemble de la communauté internationale « sur l’impérieuse nécessité que soit diligentée une enquête pour faire toute la lumière sur cette pratique ignoble et situer les responsabilités ». D’ailleurs, à l’occasion du 5ème Sommet Union Africaine-Union Européenne prévu les 29 et 30 novembre prochains à Abidjan, le gouvernement ivoirien annonce qu’il « prendra toutes les dispositions, en relation avec les commissions de l’UA, de l’UE et l’ensemble des pays membres, pour que la question libyenne soit inscrite en bonne place de l’ordre du jour qui sera examiné à ce Sommet ».
Anderson Diédri