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Vers la naissance de l’Agropole du Bélier

Un important projet agro-industriel verra le jour au centre de la Côte d’Ivoire grâce à l’engagement de la Banque africaine de développement (BAD) qui accompagne l’Etat de Côte d’Ivoire. D’une valeur de 81 milliards de f CFA, l’agropole va générer au bas mot 19.000 emplois permanents.

La modernisation de l’agriculture et la redynamisation des activités agricoles sont une priorité pour de nombreux pays africains. En effet le continent continue de tirer l’essentiel de ses recettes d’exportation de l’agriculture. La Côte d’Ivoire n’est pas en reste car l’agriculture occupe 60% des actifs. Pour rendre plus compétitive l’agriculture ivoirienne, il est important d’opérer une réelle transformation des mécanismes de production, de transformation et de distribution.

C’est dans ce schéma que s’inscrit le Projet de pôle agro-industriel dans la région du Bélier financé par la Banque africaine de développement (BAD) grâce à deux (2) prêts et un (1) don d’un montant total de 67 milliards. Le Conseil d’administration de l’institution bancaire a approuvé un prêt BAD à hauteur de 42,2 milliards f CFA, un prêt FAD de 21,8 milliards f CFA et un don FAD de 2,8 milliards f CFA. Les 14 milliards restant seront couverts par le Gouvernement Ivoirien et les bénéficiaires du projet.

La zone choisie pour le projet agro-industriel bénéficie d’important avantages au plan climatique et géographique. La région du Bélier avec 11.695 km2 et est drainée par le fleuve Bandama et ses affluents. A cela s’ajoute un réseau de lacs favorisant la présence de basfond propice à plusieurs activités agro-pastorales.

D’ailleurs, le projet ciblera des filières porteuses et de grande consommation comme le riz, le maïs, le manioc, les maraichers, l’élevage de porcin et la pisciculture. Il s’agit de filières interconnectables autour desquelles les jeunes et les femmes pourront se retrouver sous forme de coopératives. La réussite du projet permettra d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des 702.000 habitants de la région et voir du pays.

Le commerce de produits vivriers sera également boosté

Selon les projections de la BAD, « le projet bénéficiera à 461.600 personnes (64% des habitants de la zone) dont 112.000 personnes d’une manière directe, 800 jeunes diplômés et 200 PME (dont 50 dans la transformation des produits) ». 230.000 femmes dont 4.300 productrices, 400 jeunes filles et 25 transformatrices et commerçantes seront aussi impactées par le projet. La région du Bélier bénéficiera d’une production additionnelle estimée à 465.000 tonnes par an.

Au total, environ 112.000 personnes bénéficieront d’une manière directe du projet dont 107.000 devraient sortir du seuil de pauvreté. En effet, le taux de pauvreté de la région du Bélier est largement supérieur à la moyenne nationale : 61,8% contre 46,3% au niveau national. Deux personnes sur trois de la région vit donc avec moins d’un dollar par jour ! Le projet de pôle agro-industriel sera donc un moyen de création de richesse à travers trois composantes que sont la restauration du capital productif, le développement des chaines de valeur et la gestion du projet (exécution et suivi).

La Côte d’Ivoire fait de son développement agricole une priorité en témoigne l’importance accordée au secteur dans son Plan National de Développement (PND 2016-2020). Le projet de pôle agro-industriel viendra donc booster ses ambitions et aider à la redynamisation de l’agriculture dans la région du Bélier, une zone jadis prospère du temps des grands projets agro-pastoraux propulsés par les Sociétés d’Etat.

Pour la BAD, l’appui à une telle initiative épouse en tout point les cinq grandes priorités de la banque. Eclairer l’Afrique et lui fournir de l’électricité, nourrir l’Afrique, intégrer l’Afrique, industrialiser l’Afrique et améliorer la qualité de vie des Africains compose les High 5 de la Banque Africaine de développement. Le président de la BAD, Akinwumi Adesina accorde une importance particulière au projet « nourrir l’Afrique » basé sur la redynamisation du secteur agricole africain. Considéré comme l’un des champions de la modernisation de l’agriculture africaine, Akinwumi Adesina reste convaincu que ce secteur porte en priorité la croissance et le développement de l’Afrique.

Raïssa Banhoro

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