Législatives 2016 : la longue attente
Un peu plus de 6,2 millions d’électeurs ivoiriens se sont rendus aux urnes ce dimanche 18 décembre 2016 dans le cadre des élections législatives. Les ivoiriens ont fait le choix des 255 députés qui doivent siéger pour la première législature de la 3ème République. Reste donc à la Commission électorale indépendante (CEI) de rendre public le verdict des urnes.
La campagne électorale pour les élections législatives s’est achevée le vendredi 17 décembre dans le calme. Et c’est dans le calme que les ivoiriens se sont rendus aux urnes sous le regard citoyen de 30.000 éléments des forces de sécurité qui ont été déployés sur toute l’étendue du territoire nationale. Plus de 5.000 observateurs étaient accrédités pour le scrutin dont le millier mandaté par l’Union africaine, les pays ouest-africains de la CÉDÉAO, l’Union européenne ou encore les ambassades des Etats-Unis, de France…a indiqué Youssouf Bakayoko le président de la CEI.
Même si le président Ouattara a affiché sa volonté d’un pluralisme parlementaire lors de la prochaine législature, il est sûr et certain que le RHDP (la coalition présidentielle) recherche avant tout la majorité à l’Assemblée Nationale. Si l’on s’en tient aux échos des états-majors de campagne, cette majorité sera possible pour le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) mais il faut s’attendre à de grosses surprises.
Des barons du régime des houphouëtistes – dont des ministres – ont déjà reconnu leur défaite. En effet, depuis ce dimanche soir, plusieurs circonscriptions connaissent leurs représentants à l’Assemblée Nationale. Cependant, il ne faut pas jubiler avant l’heure car conformément au code électoral seule la Commission électorale indépendante est habilitée à publier les résultats provisoires d’une élection.
Quand bien même la tendance Abdourahmane Sangare a décidé de boycotter encore une fois les élections, les législatives de 2016 en Côte d’Ivoire marque la fin de la politique de la chaise vide pour l’opposition. Il y aura à l’Assemblée Nationale d’autres têtes que celles des sociétaires du RHDP. Le nombre de députés indépendants pourrait être aussi élevé à condition que ces derniers ne regagnent leurs chapelles politiques.
Amertume, tristesse et désolation dans certains camps ; joie, danse et coupe de champagne pour les autres…l’attente risque d’être longue et stressante pour quelques candidats.
Raïssa Banhoro