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L’amélioration de l’enseignement à distance passe par le développement du capital humain et de meilleures infrastructures numériques

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« Renforcer la coopération régionale dans le domaine de l’enseignement à distance en Afrique de l’Ouest » ; voici le thème autour duquel les ministères ouest-africains de l’Enseignement Supérieur se sont retrouvés les 10 et 11 mai 2023 à Abidjan. Un atelier régional de haut niveau qui a permis de rappeler que l’enseignement à distance ne peut se faire sans le développement du capital humain et de meilleures infrastructures numériques.

L’atelier régional de haut niveau d’Abidjan sur l’enseignement à distance est une initiative de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Elle a réuni autour de la même table, les ministères de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Burkina Faso, du Niger, du Togo, de la Guinée, du Mali et du Sénégal. Des institutions sous-régionales et académiques, des partenaires privés et internationaux et des spécialistes en éducation ont aussi participé à ce rendez-vous dédié au E-learning.

« Cette initiative s’inscrit dans le socle de valeurs communes partagées par l’Union Européenne et l’Union africaine. Dans ce cadre, le droit à l’éducation pour tout citoyen fait partie des droits humains, véritable colonne vertébrale de l’action extérieure de l’Union européenne », a déclaré monsieur Massimo Scalorbi, chef de coopération à la Délégation de l’Union Européenne en Côte d’Ivoire.

L’atelier régional a été accompagné par plusieurs partenaires à savoir le projet Digital for Development (D4D) Hub Union africaine-Union européenne (UA-UE), l’Agence Française de Développement (AFD), l’Agence Belge de Développement (Enabel) et son programme Wehubit d’innovations sociales numériques, la Coopération Allemande (GIZ), l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et le WACREN, dans le cadre du programme DIRECCT financé par l’Union Européenne.

Le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de la Côte d’Ivoire, Adama Diawara

Le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de la Côte d’Ivoire, Adama Diawara a rappelé qu’il y a une vingtaine d’année, l’enseignement à distance était l’affaire de grandes universités européennes ou américaines et un rêve lointain pour de nombreux pays africains. Cependant, grâce au développement technologique et la démocratisation de l’outil informatique, de nombreux pays francophones ont pu mettre en place des programmes d’enseignement à distance ou E-learning. Ces programmes représentent un véritable moyen de réduire la fracture numérique et de rapprocher les enseignants des apprenants. Désormais les TIC sont intégrées dans les pratiques académiques et pédagogiques, reste à les développer davantage.

« Nous devons mettre à profit les multiples avantages qu’offre le numérique pour améliorer efficacement la qualité de l’offre des établissements d’enseignement supérieur, afin de réduire les problèmes récurrents liés au déficit en infrastructure, en équipement pédagogique et dans l’encadrement » a préconisé le ministre Adama Diawara. Afin de profiter pleinement des avantages qu’offre le numérique, les participants à l’atelier d’Abidjan ont identifié trois axes prioritaires qui méritent des investissements accrus. Il s’agit du capital humain à travers la formation, le développement des infrastructures numériques et une meilleure collaboration grâce au réseautage.

Pr Souleymane Konaté, Secrétaire général du CAMES (Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur), explique qu’au niveau du capital humain, il s’agit de renforcer les capacités du personnel universitaire (enseignants concepteurs) afin qu’ils puissent mieux s’approprier les référentiels en matière d’enseignement à distance. En ce qui concerne le développement des infrastructures numériques, il va falloir réaliser un diagnostic global de l’enseignement à distance dans chaque pays autour d’un certain nombre de questions.

« Quelles sont les infrastructures numériques existantes ? Sont-elles pleinement opérationnelles ? Le personnel chargé de leur utilisation est-il bien formé ? Quel est le niveau de connectivité des universités publiques et privées ? Autant de questions qui permettront de réaliser des études documentées visant à renforcer les infrastructures numériques existantes et à mettre en place celles qui sont absentes » indique Pr Souleymane Konaté.

En ce qui concerne la collaboration et le partage d’expérience pour renforcer la coopération régionale dans le domaine de l’enseignement à distance en Afrique de l’Ouest, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) propose une piste de solution. « Notre objectif est de mettre en place un cadre de dialogue avec la création de réseau d’échanges et de partage d’expériences pour renforcer et à éclairer la prise de décision. In fine, il s’agit de mutualiser les ressources pour être plus efficace » souligne Ouidad Tebbaa, la directrice régionale de l’AUF.

L’atelier régional de haut niveau d’Abidjan sur l’enseignement à distance s’est achevé par l’adoption d’une feuille de route. Il s’agit d’un document stratégique transmis à chaque ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique afin de les appuyer dans la mise en œuvre des prochaines étapes de leur plan national de E-learning en prenant en compte les principales recommandations de l’atelier. Ces recommandations sont entre autres la création d’une communauté de pratiques, la mise en place de modèles économiques durables et l’amélioration de la qualité des offres de formation à distance.

Suy Kahofi

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