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Affaire fiston et vieux père : Umaro Sissoco Embaló recadre Alassane Ouattara

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Lors de la visioconférence de la CEDEAO consacrée au coup d’État au Mali, le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, n’a pas hésité à malmener les adeptes du troisième mandat avec dans son viseur les présidents Alpha Condé et Alassane Ouattara.

Les pays membres de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) ont tous condamnés sans retenue le coup d’Etat au Mali et maintenu les sanctions contre le pays en proie à des contestations politiques et aux attaques terroristes. Pour Umaru Sissoco Embaló le président bissau-guinéen, un coup d’État est forcément condamnable. Mais, a-t-il poursuivi, si on doit condamner un coup d’État, il faut condamner tous les coups d’État, sans exception.

La salve contre Alassane Ouattara et Alpha Condé a automatique gêné les deux hommes. Les projets de troisième mandat anticonstitutionnel sont aussi des coups d’État et on ne peut pas les laisser prospérer impunément a martelé le président de 47 ans. Donc, si on doit condamner la junte malienne du CNSP pour avoir fait un putsch, il faut également condamner Alpha Condé et Alassane Ouattara.

Selon les câbles de la visioconférence, les présidents Muhammadu Buhari et Macky Sall ont éclaté de rire, tandis que Condé et Ouattara sont devenus vert de rage, face à l’audace du jeune président bissau-guinéen. Alassane Ouattara, mal à l’aise, voulant reprendre la main, s’est permis un paternalisme mal placé en appelant le Président Embaló « fiston ». Ce dernier répliqua sèchement : « il n’y a pas de fiston ici, il n’y a pas de petit pays ici. Il y a des chefs d’État, qui sont tous égaux et j’entends assumer pleinement la souveraineté de mon pays ».

Pour mémoire, Umaru Sissoco Embaló n’est pas homme à se laisser plier aussi facilement. Lui et Alpha Condé ont déjà eu des face à face tendus. Après son élection, le général Umaro Sissoco Embalo, en exclusivité à la télévision privée sénégalaise TFM, a indiqué que le président guinéen Alpha Condé a tout fait pour qu’il ne soit pas président. De par le passé, les deux hommes avaient connu des relations un peu tendues.

Nommé premier ministre en novembre 2016, Umaro Sissoco Embalo, a accusé en février 2017 le président guinéen Alpha Condé alors médiateur de la crise bissau-guinéenne, de jouer un rôle négatif dans cette crise. Il a soutenu à l’époque que des rapports des services de renseignement de Guinée Bissau montrent que le chef de l’Etat guinéen a appelé des hommes politiques à Bissau pour bloquer son programme au parlement.

« Je ne peux pas avoir la haine envers lui juste parce qu’il ne m’aimait pas. Il a tout fait pour que je ne sois pas président. Mais dès lors que les Bissau-Guinéens m’ont élu, les attaques entre lui et moi, c’est fini. Nous ne sommes pas Senghor et Sékou Touré », explique Umaro Sissoco Embaló lors de cet entretien.

Ebony T. Christian

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