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« Assistant-assisté », « voisin-voisin » « parent-enfant » ou « gagnant-gagnant » : quelle relation entre européens et africains ?

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Alors que le sommet entre Union africaine et l’Union européenne s’ouvre ce jeudi à Bruxelles, le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell était face aux députés européens pour échanger sur les orientations stratégiques et les enjeux de ce sommet pour l’Europe.

Josep Borell a été bref et très pratique dans son intervention. Il s’est voulu pragmatique sur les défis liés “au paysage géopolitique” qui tend à être d’une certaine manière redéfinir notamment avec la présence d’autres acteurs au sahel ou en Afrique centrale. Selon le chef de la diplomatie européenne, ce sommet sera l’occasion de « poser les bases pour replacer ou placer selon d’où on parle, l’Europe au cœur de l’attention de nos partenaires africains ». Côté argent, l’UE a déjà annoncé une enveloppe de 150 milliards pour sa politique africaine. Mais pourquoi faire ?

Les axes prioritaires pour l’UE

« Si l’on doit choisir un slogan, ça serait : les problèmes de l’Afrique sont aussi nos [l’Europe] problèmes » a martelé Josep Borell plusieurs fois dans son intervention. Le diplomate européen voit en ce sommet UA-UE une opportunité et justement, il devra permettre aux africains et européens fixer un partenariat commun pour les années à venir. Dans ce cadre, « il y aura une déclaration conjointe innovante et stratégique pour 2030 » annonce le chef de la diplomatie européenne.

Mais pour être pratique, les européens ont définir 6 axes prioritaire de travail qui devront déboucher sur des projets concrets : « Global Gateway, qui est une initiative prenant en compte les défis climatiques et la crise sanitaire actuel ; renforcer le système de santé ; le système éducatif ; les outils et instruments pour la stabilité et la sécurité ; le partenariat sur la migration et la mobilité ; l’initiative UA-UE pour la prospérité » a détaillé Josep Borell devant les députés européens.

Dans un contexte de tension lié à la crise sanitaire mais surtout les défis sécuritaires notamment au Sahel, les européens entendent montrer qu’ils sont « le partenaire le plus fiable de l’Afrique ». Côté financement, une enveloppe de 150 milliards d’euros a également été annoncé.

Un champ lexical qui devrait plaire aux africains

En plus des éléments très concrets qui ont été annoncé par le chef de la diplomatie européenne, les interventions des députés donne des éléments d’une évolution dans les relations entre les deux continents. Plusieurs députés ont appelé de leurs vœux une plus grande écoute mais surtout une relation d’égal à égal avec l’Afrique. Chacun y est allé de sa petite façon de présenter à quoi devrait ressembler cette nouvelle relation. Le fameux il faut « relation gagnant-gagnant » a été le plus utilisé.

Mais certains députés ont sorti d’autres expression comme « relation partenaire-partenaire », « relation voisin-voisin du même étage », ont fait leur apparition dans les déclarations des députés européens. D’autres députés ont surtout présenté ce que ces relations futures ne devraient pas être. « Il faut arrêter cette relation parent-enfant », en finir avec « la relation assistant-assisté », mettre un terne cette sorte de relation « enseignant-élève ».

Une floraison de qualificatifs de la nature des relations entre l’Afrique et l’Europe qui traduit sans doute une volonté d’ouvrir une nouvelle page des relations entre les deux continents dont « les destins sont liés par l’histoire mais aussi par le présent et sans doute pour le futur ».

Bakary Traoré à Bruxelles

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