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Cacao : un accord sur les prix entre Abidjan et Accra

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C’est un pas important que la Côte d’Ivoire et le Ghana viennent de franchir dans leur marche vers l’harmonisation du prix du cacao. Les deux pays ont signé ce mercredi 28 décembre un accord destiné à améliorer le prix d’achat du cacao.

La production mondiale de cacao s’élève pour la campagne 2016-2017 à un peu plus 4,7 millions de tonnes. Avec 35 % de la production mondiale, la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao avec 1,9 millions de tonnes de fèves récoltées. Le pays est suivi de près par le Ghana – son voisin – avec quelque 900.000 tonnes qu’il entend porter à 1,5 millions chaque année.

La Côte d’Ivoire et le Ghana sont donc les deux poids lourds du cacao au niveau mondiale. Une entente entre les deux pays pourrait permettre d’influencer sur le prix au niveau du marché mondial et garantir un meilleur revenu aux producteurs. Au-delà, les ententes économiques entre les deux pays pourront aussi aider à lutter contre la fuite du cacao de part et d’autre de la frontière Est.

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Selon l’accord signé entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, les deux pays « s’engagent à harmoniser leur politique de commercialisation du cacao » et « conviennent d’annoncer chaque année de manière concomitante le prix au producteur ». Que renferme concrètement cette clause de l’accord ? « Chacun va annoncer son prix » souligne Yves Koné, président du Conseil du café-cacao. Cependant, les deux pays vont « essayer de rapprocher les prix » dans la mesure où ils « n’ont pas les mêmes systèmes de fixation des prix » explique le président du Conseil du café-cacao.

La Côte d’Ivoire et le Ghana sont donc encore loin d’une harmonisation complète des prix mais c’est un pas important qui pourrait aider à freiner la contrebande du cacao. Ces dernières années, le Ghana a affiché à chacune des campagnes un prix bord champ plus attractif que celui de la Côte d’Ivoire. Cette situation a poussé de nombreux producteurs ivoiriens à faire passer leurs sacs de cacao de l’autre côté de la frontière pour les vendre faisant perdre à la Côte d’Ivoire une partie importante de sa production.

A travers ce premier accord, la Côte d’Ivoire et le Ghana concrétisent leur volonté de se concerter sur la gestion de leur filière cacao et d’œuvrer pour un meilleur prix sur le plan mondial.

SUY Kahofi

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