La Fondation Friedrich Naumann pour la liberté a organisé le jeudi 10 août 2023 la 2ème édition du Forum Afrique-Europe autour du thème « Faire entendre les voix des jeunes dans la coopération Afrique-Europe ». Un moment d’échange au cours duquel les jeunes ont souligné l’urgence de repenser les relations entre l’Afrique et l’Europe.
Les jeunes africains ont un rôle important à jouer dans la transformation socio-économique et politique de leur continent. Leurs avis comptent donc sur l’avenir des relations entre l’Afrique et le reste du monde notamment l’Europe ; continent avec lequel l’Afrique partage une histoire. Pour les jeunes rassemblés à la salle de conférence de la CRRAE-UMOA, les relations entre l’Afrique et l’Europe ont bien trop longtemps tournés à l’avantage du vieux continent.
Les jeunes aspirent à un véritable partenariat gagnant-gagnant en revisitant non seulement les accords qui lient les deux continents mais aussi en travaillant à les décomplexer. L’Afrique ne doit plus être le lieu des expérimentations, de l’achat des matières premières brutes et des projets où les jeunes les femmes sont de simples indicateurs. Il est temps de penser réellement au transfert de technologie pour aider l’Afrique à un autre niveau. Ceci doit passer par la volonté de jeunes prêts à s’inspirer du meilleur en Europe pour développer l’Afrique a préconisé Ibrahima Diabaté, président du Conseil National des Jeunes-Côte d’Ivoire.
Cependant, il serait utopique de parler de développement dans un climat d’insécurité. L’Afrique fait face à de nouvelles menaces sécuritaires que sont le terrorisme et l’extrémisme violent. Ces groupes terroristes jouent sur la vulnérabilité et la paupérisation des jeunes pour les enrôler. Si la jeunesse africaine veut réellement contribuer au développement du continent elle se doit de résister à la tentation de la violence qui menace la paix. « Amis jeunes, je vous exhorte à résister à la manipulation, soyez fermes face à la radicalisation et à l’extrémisme violent. Gardez-vous des discours faciles qui entrainent violence et rejet de l’autre. Nous devons œuvrer ensemble pour le développement de solidarité et de complémentarité euro-africain », a indiqué Dr Holden, directeur Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann.
La présence des groupes terroristes et leurs exactions envers les populations est justement le prétexte qui a poussé les militaires à sortir des casernes. S’en suit une série de coups d’état en Afrique de l’Ouest dont le dernier s’est produit au Niger et mobilise toute la communauté internationale. En voulant combattre une première situation d’instabilité, les putschs et les juntes ont placé certains pays dans la précarité et une absence de paix durable. « Si nous voulons le développement, nous devons comprendre qu’il n’y a pas de développement sans paix car les investisseurs ne viendront pas dans des pays où il y a de l’instabilité. Les jeunes veulent donc la paix sur le continent sans laquelle rien ne pourra se faire », a souhaité Ibrahim Daouda du Mouvement national pour la société de développement du Niger. Selon lui, en créant un climat de paix et les conditions favorables à l’entreprenariat, les jeunes auront d’autres perspectives que l’immigration clandestine et le souhait d’emprunter des embarcations de fortune pour l’eldorado européen.
Les voies et moyens pour aboutir à une Afrique en développement, partenaire solide de l’Europe sont connus selon les jeunes. Il s’agit de bâtir un modèle de société libre et démocratique où les dirigeants donnent la place qu’il faut aux jeunes et aux femmes. Cela passe par un renouvellement des accords de coopération entre l’Afrique et l’Europe. Ces accords politiques, économiques et militaires qui pour certains datent de l’époque coloniale et même avant, ne répondent plus aux besoins de l’Afrique en 2023. C’est la raison pour laquelle Penda Ndao Kounda Diaalo, secrétaire générale du parti Rewmi (Sénégal) a appelé à « discuter d’un nouveau deal avec le partenaire européen pour un partenariat vrai et équitable, car nos pays ne pourront se développer que s’ils sont en sécurité ».
L’Afrique est un continent plein de potentialités et son premier vrai potentiel est sa jeunesse. Une force humaine qui doit résolument s’engager dans la voie de l’innovation et de l’entreprenariat a préconisé Georges M’Bra, directeur général de l’Economie numérique et de la digitalisation de Côte d’Ivoire. Le représentant du ministre Amadou Coulibaly de la Communication et porte-parole du gouvernement, a précisé que les jeunes ont la créativité, les connaissances et la volonté de changer les choses sur le continent; reste à leur trouver le meilleur accompagnement pour transformer leurs rêves et réalités.
La rédaction
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