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Déguerpissement autour de l’aéroport d’Abidjan

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Sauf changement de dernière minute, c’est ce 20 janvier que débutera l’opération de déguerpissement autour de l’aéroport FHB d’Abidjan Port-Bouët. Cette décision du Gouvernement d’établir un cordon de 200 mètre autour de l’emprise de l’aéroport fait suite à la mort de Laurent Barthélémy Ani Guilbahi, retrouvé dans le train d’atterrissage d’un avion à Paris en provenance d’Abidjan.

Les autorités ivoiriennes ont pris des mesures fermes dont la démolition de toutes les habitations et commerces dans un périmètre de 200 mètres autour de l’aéroport afin que ce genre d’incident ne se reproduise plus en Côte d’Ivoire. Ce week-end amertume, désolation, tristesse et angoisse se lisait déjà sur les visages. Les habitants d’Adjouffou, un quartier où vivent environ 1500 000 personnes représentent la première cible de l’opération de déguerpissement. Comme un tonnerre, la nouvelle du départ forcé est perçu comme la nouvelle de l’année 2020.

Irré Mélanie, une veuve avec deux enfants vit dans ce quartier. L’année dernière, elle a perdu son mari et cette année c’est sa maison qu’elle va perdre. Elle vit à quelques dizaines de mètres de la clôture de l’aéroport Félix Houphouët Boigny et ne sait à quel saint se vouer.

« En ce moment, s’ils ont cassé notre maison, je ne sais pas où je vais aller avec mes enfants, c’est pour ça que je leur demande pardon. Je vais aller où avec mes enfants, s’ils viennent, je vais devenir folle parce que je ne sais pas où aller » avance au bord des larmes la mère de famille.

Trouver où aller est la question que les habitants de ce quartier se pose. Il s’agit pour plupart de travailleurs du secteur informel, de jeunes employés des entreprises privées et des PME, des veuves et des familles présentent depuis les indépendances. La mort du jeune Barthélémy a incité les autorités ivoiriennes à prendre des mesures fermes pour éviter que ce genre d’incident ne se reproduise à l’avenir. Ahmed Diomandé, Directeur de Cabinet Adjoint du Ministère du Commerce.

« Nous avons déjà à de nombreuses occasions informé les personnes qui sont installées illégalement que tôt ou tard, elles devront évacuer cet espace« .

Le directeur du groupe scolaire Busy Bee ne reconnaît pas avoir reçu la délégation du gouvernement pour lui demander de quitter la région avant la mort de Barthélémy. « Cette information sur la démolition de cet endroit, nous n’avons jamais reçu d’information du gouvernement. Les trois derniers gouvernements n’ont jamais donné d’information sur la démolition de cet endroit, mais c’est à cause de l’élève qui est entré dans l’aéroport que la décision a été prise« .

Difficile de vérifier cette information car les rumeurs sur la destruction des quartiers de Port-Bouët ont toujours été d’actualité sans jamais être mis en application. « Il s’agira d’une bande de 200 mètres prélevée sur la clôture de l’aéroport sauf dans les zones d’activités aéroportuaires existantes. Elle sera essentiellement située à l’ouest, au nord et à l’est, du nord de l’aéroport jusqu’au sud de la route de Bassam » précise Gilles Daariau, le patron d’AERIA, la société chargée de la sécurisation de l’aéroport.

Les populations autour de l’aéroport demande au chef de l’Etat Alassane Ouattara de reporter la décision de déguerpissement afin de permettre au moins aux élèves de finir leur année scolaire.

Traoré Bakhary

 

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