Dérives sur internet : le procureur durcit le ton
En pleine enquête sur la profanation de la tombe de DJ Arafat, le procureur d’Abidjan, Richard Adou, a annoncé son intention de réprimer plus fermement les dérives sur internet.
« Nous avons touché le fond » avec les « dérives » sur internet autour de la mort de DJ Arafat, a lancé le procureur qui a affirmé avoir rencontré des administrateurs de sites, dont ceux de Facebook, et fait « passer un message de fermeté extrême avec lequel ces infractions seront désormais réprimées ». La tombe et le cercueil du chanteur ivoirien mort le mois dernier dans un accident de moto ont été ouverts samedi matin à Abidjan, alors que la star du coupé-décalé venait d’être inhumée après une nuit d’hommage musical.
« La commission de nombreuses infractions à la loi pénale à travers des publications incendiaires et les incitations à le faire ne peuvent rester impunies », a-t-il déclaré, soulignant que « liberté d’expression rime avec responsabilité ».
Le procureur a répété à plusieurs reprises que ses services allaient désormais poursuivre les administrateurs de sites qui « laissaient perdurer » des messages ou vidéos incitant à la haine ou à la violence. Il a rappelé que les responsables encouraient jusqu’à 20 ans de prison. « Diverses mesures pour prévenir les dérives ont été suggérées aux administrateurs (…): identification complète des membres (des communautés), traque et radiation des cyber-délinquants, dénonciation aux autorités, élaboration de charte d’utilisation à faire signer, désignation de modérateurs chargés de surveiller les messages et de détruire » ceux contrevenant à la loi.
Le procureur a indiqué qu’une personne avait été condamnée à 24 mois de prison en comparution immédiate pour avoir diffusé des images du corps de DJ Arafat la semaine dernière. Il a aussi souligné qu’après l’annonce lundi de 12 interpellations de personnes soupçonnées d’avoir participé à la profanation du tombeau, d’autres interpellations allaient suivre.
Traoré Bakary