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Des trafiquants fauniques tombent dans le filet d’INTERPOL

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INTERPOL (Organisation Internationale de la Police Criminelle) a annoncé la fin d’une vaste opération de démantèlement des réseaux de trafiquants d’espèces protégées à l’échelle mondiale. Ce vaste coup de filet a permis l’interpellation de 582 trafiquants majeurs à travers près de 109 pays.

INTERPOL et l’OMD (Organisation Mondiale des Douanes) ont collaboré dans le cadre de cette opération lancée en juin 2019 avec la participation d’enquêteurs d’une centaine de pays. L’opération a débouché sur différentes saisies d’une grande ampleur.  Outre-les 582 criminels fauniques appréhendés, les enquêteurs ont mis le grappin sur 440 défenses d’éléphants, plus d’une demi tonne d’objets sculptés en ivoire, plus de 500 kg d’écailles de pangolin (le mammifère le plus braconné au monde et appartenant à la famille des fourmiliers à qui la médecine traditionnelle asiatique prête des vertus thérapeutiques et aphrodisiaques).

D’autres grandes saisies ont eu lieu en ce qui concerne les espèces sauvages protégées vivantes. Il s’agit de 23 primates, 30 félins, plus de 4300 oiseaux, près de 10000 espèces marines dont du corail, des hippocampes, des dauphins et requins, près de 10.000 tortues et quelque 1.500 reptiles qui ont été pris aux mains des trafiquants fauniques lors de cette opération.

Des saisies estimées à plusieurs millions de dollars

D’après les responsables d’Interpol, la saisie globale de cette opération se chiffre en millions de dollars. Avec cette saisie, c’est un véritable coup de massue pour les trafiquants ; eux qui sont attirés par l’appât du gain. Le WWF, une organisation internationale pour la conservation de la nature estime à 15 milliards de dollars en 2013 (7.500 milliards de francs CFA) le commerce illégal d’espèces protégées, faisant ainsi du trafic d’espèces protégées l’un des commerces les plus lucratifs au monde d’autant plus ce commerce illégal des espèces sauvages occupe le 5ème rang des commerces illicites dans le monde après la drogue, les armes, le blanchiment et le trafic d’être humain.

Ces arrestations ont été saluées dès publication des saisies par les organisations de défense d’espèces sauvages protégée.

« Ces saisies et arrestations constituent le premier pas. Les gouvernements devraient maintenant assurer un suivi avec des poursuites solides et significatives. Les criminels faisant partie de ces réseaux doivent sentir tout le poids de la, des sanctions dissuasives et des peines de prison » a déclaré dans un communiqué l’ONG Wildlife Conservation Society (WCS).

Des pays africains s’organisent

Le commerce illégal des espèces protégées ne faiblit pas.  Certains pays s’organisent alors pour trouver des mécanismes afin de freiner le trafic d’espèces protégées. C’est le cas du Kenya où la législation ne fait pas de cadeau aux trafiquants : prison à vie pour trafic d’espèces protégées, voire la peine de mort pour trafic d’ivoire. 10 ans de prison en Centrafrique, 5 ans Congo Brazzaville et Guinée Conakry.

A l’instar de ces pays, la Côte d’Ivoire aussi entame sa révolution au niveau de la loi faunique puisque l’actuelle loi l’article N°65-255 du 4 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse, s’élève seulement à une année de prison. Une peine longtemps décriée par les organisations de défenses des espèces protégées, car elle est peu dissuasive.  Avec cette révision, les pro-espèces protégées espèrent que la loi nouvelle répondra à leurs attentes, celle de mettre en mauvaise posture les trafiquants, mais surtout sauver le peu d’espèces protégées dont le pays regorge.

Il s’agit de la troisième opération de cette envergure menée par Interpol, ce, après 2017 et 2018, avec à chaque fois de grand coup de filet représentant plusieurs dizaines de millions de dollars.

Ebony T. Christian

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