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Enlèvements d’enfants : un prévenu condamné à dix ans de prison

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Fin de parcours pour Emmanuel Kassi après avoir enlevé quatre enfants. Il a été condamné à 10 ans de prison ce vendredi 16 mars 2018 par le tribunal de Yopougon.

C’est un verdict qui va assurément soulager la population qui est en ce moment terrorisée par la vague d’enlèvements d’enfants. Emmanuel Kassi dit Kouamé Kouakou Charles, 30 ans, a été condamné à de dix ans de prison et 500 000 francs Cfa d’amendes, 5 ans de privation des droits prévus à l’article 66 du code pénal et 3 ans d’interdiction de paraitre dans le district d’Abidjan par le tribunal de Yopougon lors de son procès dans l’après-midi du vendredi 16 mars 2018.

Un message de fermeté

La peine maximale a été prononcée par le tribunal. « Je crois que le message est clair : le gouvernement, la justice, le parquet de Yopougon veut faire comprendre aux individus indélicats, aux individus qui chaque jour enlèvent nos enfants – le phénomène est récurent depuis un moment – que nous serons très fermes envers ce genre d’individus. Parce qu’il faut aujourd’hui les décourager à se comporter de la sorte et il faut également rassurer la population. Donc c’est un message de fermeté que nous voulons envoyer à ces individus et un message aussi pour rassurer la population », a réagi Alain Ori Kouaho, 2ème procureur adjoint du tribunal de Yopougon, interrogé par Eburnie Today à l’issue de l’audience.

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Emmanuel Kassi était poursuivi pour les faits d’enlèvements de mineurs par fraude, attentat à la pudeur et violences et voie de fait. Il a en effet enlevé les deux garçons de 13 ans entre le 16 février et le 1er mars 2018. Le premier a été enlevé à Abobo et l’autre à Tiassalé.

« Il était coutumier »

C’est finalement le 6 mars, aux environs de minuit, que le ravisseur a été interpellé, au cours d’une opération conjointe de la police criminelle et de la Direction de l’informatique et des traces technologiques (DITT, la police scientifique qui a permis de le localiser à travers son téléphone portable), dans un hôtel à Yopougon, en compagnie des deux enfants. L’un des enfants retrouvés avait déjà passé deux semaines avec le ravisseur.

Emmanuel Kassi n’est pas à son premier forfait. Avant ces deux derniers cas qui ont permis de l’appréhender, il a reconnu avoir enlevé deux autres enfants. Ce qui porte à quatre le nombre d’enfants enlevés mais qui heureusement ont tous été retrouvés. Pour le procureur adjoint Alain Ori Kouaho, cette condamnation d’Emmanuel Kassi doit servir d’exemple :

« il était coutumier en fait et c’est pour ça même que nous avons demandé le maximum de la peine : premièrement le dissuader lui-même si après il sortait et aussi d’éventuels criminels qui s’aventureraient à penser à cela ou à agir dans ce sens ».

Sa méthode d’enlèvement

Comment procédait-il ? Emmanuel Kassi raconte, dans l’édition du 13 mars de bi-hebdomadaire ‘’L’Eléphant Déchainé’’ qui a pu l’interroger après son interpellation le 6 mars, qu’il accoste les enfants sur le chemin de l’école ou dans la rue, leur propose de l’accompagner à un endroit où il souhaite se rendre mais qu’il ne connait pas. Ensuite, il demande à l’enfant les numéros de téléphone de ses parents, appelle ces derniers et leur dit qu’il vient de sauver leur enfant de malfaiteurs qui s’apprêtaient à lui faire du mal, puis demande une rançon qui peut s’élever jusqu’à 500 000 francs Cfa.

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« L’Objectif ? Je voulais sincèrement s’inscrire dans une société qu’on appelle ‘’QNET’’. Pour faire l’inscription, on vous parle de 400 000 francs. On dit dans cette société, quand vous vous inscrivez, vous inscrivez deux parents. Quand les deux parents vont s’inscrire, eux aussi vont envoyer deux parents pour les inscrire. Au fur et à mesure, votre branche monte et vous êtes payé chaque semaine et vous pouvez être même payé à des millions », racontait-il au journal.

Il voulait donc devenir rapidement millionnaire. Heureusement qu’il a été mis hors d’état de nuire et croupit désormais derrière les barreaux.

Anderson Diédri

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