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Fact Checking Day : les journalistes se mobilisent contre les Fake News

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La vérification des faits se développe de plus en plus. A l’occasion de la 2ème édition du Fact Checking Day, célébré ce lundi 2 avril 2018, les médias sollicitent une collaboration plus accrue du public pour contrer la propagation des fausses informations.

Ce 2 avril 2018 est consacré à la journée internationale de vérification des faits. Dans le jargon, c’est le Fact Checking Day. L’événement est à sa 2ème édition. L’idée de dédier une journée pour « reconnaître » le travail de vérification des faits est née en 2014. L’objectif à la base était « d’attirer l’attention sur le rôle du journaliste dans le fait de tenir les politiciens et les chefs de gouvernement responsables de leurs déclarations », explique USA TODAY.

Mais aujourd’hui, face à la prolifération des fausses informations, de la propagande et de la manipulation qui sont divulguées à une vitesse accélérée par l’utilisation accrue d’internet et surtout des réseaux sociaux, la nécessité de la vérification s’impose. Le Fact Checking devient incontournable afin de mieux informer le public, consommateur de l’information.

International Fact-Checking Network (IFCN), en partenariat avec des organisations de vérification des faits dans le monde entier, initiateur du Fact Checking Day, explique :

« Nous croyons que la vérification des faits ne devrait pas être quelque chose que seuls les vérificateurs de faits professionnels font. Un écosystème d’information précis exige que tout le monde fasse sa part ».

En clair, le public doit interagir avec les médias pour lutter contre les fausses informations. Le Fact Checking, pratique journalistique exclusivement consacrée à la vérification des faits, des déclarations, des photos et vidéos, s’est développé depuis quelques années. Les rédactions se mobilisent de plus en plus pour contrer les imprécisions diffusées dans les médias par les personnages publics ainsi que la propagation de fausses nouvelles et des manipulations relayées sur les réseaux sociaux.

D’abord, ce genre journalistique nouveau permet aux médias de regagner la confiance du public et de renforcer leur crédibilité avec un accent particulier sur la transparence des sources mis à la disposition du public qui peut lui-même les vérifier ; ce qui est absolument inédit. Mais aussi d’éclairer le débat public en évitant d’induire l’opinion en erreur. La vérification systématique de leurs affirmations et déclarations dissuade les personnalités politiques notamment d’éviter les déclarations à l’emporte-pièce sans aucun fondement ou d’avancer des informations ou des chiffres non vérifiés juste pour contenter un auditoire.

A Paris, Barack Obama en défenseur du fact checking

Plusieurs rédactions ont créé des rubriques exclusivement consacrées à la vérification des faits rédactions avec des journalistes (appelés fact checkers) uniquement dédiés à cette pratique journalistique qui se développe de plus en plus.  Les médias vont même plus loin. Ils ont développé des outils pour permettre au public de mieux se prémunir contre les fausses informations.

Le quotidien français Le Monde a par exemple lancé depuis février 2017 (donc à la veille de l’élection présidentielle en France) le Décodex, un outil pour aider les internautes à vérifier par lui-même les informations qui circulent sur internet afin de répertorier facilement les rumeurs, les exagérations ou déformations. Cet outil d’éducation aux médias permet de lutter contre les « Fake News ».

Illustration : grâce à des outils comme Google Images ou TinEye, le public peut vérifier l’authenticité d’une image qui circule sur les réseaux. Pareil pour les vidéos.

Bien évidemment, le fact checking a un impact sur la circulation des fausses informations. Illustration : Après un article d’Africa Check, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a modifié ses données sur son site internet. En effet, selon les chiffres de l’organisation onusienne, plus 50% des naissances en Afrique subsaharienne survenaient pendant l’adolescence, c’est-à-dire chez les filles âgées de 15 à 19 ans. Après vérification, Africa Check (basé à Dakar) a conclu que ce chiffre était « exagéré ».

Finalement, après la publication de cet article l’année dernière, l’OMS a modifié ses statistiques. « Le taux de 50% est complètement faux et nous l’avons retiré de notre site web. Merci d’avoir attiré notre attention sur cela », a dit Ann-Beth Moller, agent technique au département Santé de la reproduction et recherche de l’OMS, suite à la publication de l’article d’Africa Check.

En somme, malgré le développement progressif du fact checking et le volontarisme des rédactions, les journalistes ne pourront pas voir ou dénicher toutes les fausses nouvelles divulguées pour manipuler l’opinion. Le public doit interagir avec les médias pour signaler des informations suspectes ou douteuses afin que les journalistes prolongent ce travail de vérification. Ce fact checking collaboratif doit aussi se développer pour lutter plus efficacement contre les fausses informations.

Anderson Diédri  

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