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FESPACO 2017 : grincements de dents dans la délégation ivoirienne

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Au pays des hommes intègres les choses ne commencent pas vraiment bien pour les ivoiriens dans le cadre du FESPACO. Le générique de la fête du cinéma pour les acteurs vénus des bords de la lagune Ebrié est estampillé d’un sentiment d’amertume.

« Si l’on veut rattraper le retard accusé par la Côte d’Ivoire dans son organisation par rapport à sa participation au FESPACO 2017, ça sera du coupé cloué où le manque de professionnalisme et l’inorganisation seront ses meilleurs atouts ».

Cette phrase est de Traoré Issouf, artiste comédien ivoirien vivant au Burkina-Faso. Elle résume à elle seule, l’ambiance qui prévaut au sein de la délégation de Côte d’Ivoire. Une ambiance troublée par le mécontentement de plusieurs participants ivoiriens. Notamment celui des artisans dont les stands ne sont pas encore prêts et qui sont obligés à leur corps défendant de voir trainer leurs bagages à terre et la merci de la grande canicule qui prévaut actuellement au pays des hommes intègres. Et cela à quelques heures de l’ouverture de la 25e édition du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

Une édition placée sous le thème « formation et métiers du cinéma et de l’audiovisuel » et dont la Côte d’Ivoire est l’invitée d’honneur. Un honneur qui lui confère un statut particulier avec en prime l’octroi par le comité d’organisation (à la délégation ivoirienne NDLR) de plusieurs stands d’exposition et un village dénommé « Akwaba ».

En effet, à moins de quelques heures de l’ouverture du FESPACO 2017, la Côte d’Ivoire, invitée d’honneur, n’est pas prête…du moins au point de vue organisationnel ! Les 24 stands à elle octroyé par le comité d’organisation de la biennale du cinéma africain, ne sont pas prêts. Ainsi que le chapiteau où vont se dérouler la plupart des activités de la délégation du pays d’Houphouët-Boigny. Si celui-ci est dressé, n’empêche que la mise en place en son intérieur est loin d’être terminé.

Ce qui fait dire à Brou Kouadio Augustin, agent du palais de la culture d’Abidjan « qu’il s’agit là d’un retard énorme dans l’exécution des travaux. « vous voyez là, ce sont les bagages de ma sœur aînée qui traînent à même le sol, alors que les autres artisans se sont déjà installés dans leurs différents stands » fait-il remarquer. Il ajoute pour terminer : « on espère que les ouvriers vont travailler cette nuit (NDLR dans la nuit du vendredi au samedi) pour tenir le délai et livrer les stands ».

Concernant les stands, même s’ils ont connu un début de réalisation, les ouvrages sont loin d’être achevés au grand désarroi des exposants qui n’ont pas manqué de le faire savoir d’une manière très claire. Des éclats de voix et des protestations teintés de jurons qui viennent jeter ainsi un pavé dans la mare du ministère de la culture qui est au centre de toutes les critiques.

Des critiques que prend en compte, Kady Diallo, cadre au ministère de la culture et de la francophonie et responsable du village ivoirien du FESPACO 2017. Mais qui se veut rassurante et confiante. Car dira-t-elle, « il s’agit de la Côte d’Ivoire. Un pays qui a su toujours relever les défis ».

« Ce sont des impondérables que nous sommes en train de gérer et d’ici l’ouverture du FESPACO, vous verrez que tout sera prêt. J’ai tellement organisé d’évènements que ce qui se passe ne doit pas fouetter un chat », a indiqué Mme Diallo qui a également tenu à rassurer tous les participants ivoiriens sur la capacité de ses équipes à mettre les bouchées doubles pour être fin prêt à l’heure du la cérémonie d’ouverture.

Un optimisme que ne partage pas du tout le jeune acteur Traoré Issouf. Pour lui, « la Côte d’Ivoire devrait impacter tout ce qui est comme organisation, car elle est le pays  invité d’honneur et elle se doit d’impacter tout ce qui est comme stand, création, innovation de façon bien coordonnée. Ce qui n’est pas le cas ».

Traoré Issouf, regrette que lui et ses collègues comédiens ivoiriens vivant au Burkina-Faso n’aient pas été associé au comité d’organisation. Et ce malgré qu’ils se sont portés volontaires.

« Notre souhait, était qu’à l’arrivée de toute la délégation ivoirienne qui comprend plus de 300 personnes, qu’un comité d’accueil soit mis en place les accueillir : ça n’a pas été le cas’’, a lâché Traoré.

Espérons que toutes ces difficultés rencontrées par la délégation ivoirienne trouveront une suite favorable d’ici l’ouverture officielle de la 25e édition du FESPACO. L’image et l’honneur de la Côte d’Ivoire sont en jeu.

FREDERIC GORE-BI, envoyé spécial à Ouagadougou

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