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Jeunes : ces grands absents de la liste électorale

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Trois organisations de la société civile (Poeci, Rijli et 2c2pf) ont exhorté ce 23 mai 2018, lors d’une conférence de presse conjointe à Cocody, les ivoiriens à se faire enrôler lors de la révision de la liste électorale prévue du 18 au 24 juin 2018.

Alors que la révision de la liste électorale est prévue du 18 au 24 juin prochain en vue des élections locales (municipales et régionales) qui devraient se tenir d’ici la fin de l’année, la société civile exhorte les ivoiriens à se faire enrôler dans les 10 580 lieux de vote qui seront ouverts sur l’ensemble du territoire ivoirien lors de cette opération.

« Pour construire des pays démocratiques, il est important d’assurer un processus électoral inclusif pour une participation massive de tous : jeunes, femmes et hommes », plaide l’iman Koné, président du Conseil d’administration de la Plateforme des organisations de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (Poeci).

Selon l’analyse de la société civile, il y a 40% (2 603 994) de jeunes ayant au plus 35 ans sur la liste électorale de 2016 qui comporte 6 439 876 électeurs. Il n’y a que 248 795 jeunes ayant entre 18 et 24 ans, soit 3,9% de la liste électorale. Pour Dr Marie Paule Kodjo, porte-parole de la Poeci, « cela représente seulement 11% des jeunes éligibles dans cette tranche d’âge. Autrement dit, 89% des jeunes entre 18 et 24 ans n’étaient pas enregistrés en 2016 » sur la liste électorale. Pourtant, les jeunes représentent 77,7% de la population ivoirienne.

« Aujourd’hui, les jeunes se désintéressent parce que beaucoup estiment que les attentes placées en la classe politique surtout, n’ont pas été satisfaites. Du coup, beaucoup préfèrent ne plus s’intéresser à la politique », analyse Romaric N’Dri, du Réseau ivoirien des jeunes leaders pour l’intégrité (Rijli). Quant aux femmes, elles représentent 49% (3 180 606) de la liste électorale de 2016.

Mafélina Dosso, du Comité de coordination pour la participation politique des femmes (2C2PF), les actions de formation et de sensibilisation vont continuer pour « emmener les femmes à s’impliquer davantage dans le processus électoral  pour une paix durable en Côte d’Ivoire ».

Les trois organisations plaident pour que les autorités facilitent l’obtention des documents administratifs nécessaires (certificat de nationalité, extrait d’acte de naissance, jugement supplétif) pour l’inscription sur la liste électorale. Le gouvernement, la Commission électorale indépendante (Cei) et les partis politiques « ne peuvent se contenter d’une liste électorale qui a un gap de près de 3 millions d’électeurs et électrices. Il y va de la crédibilité et de la légitimité des institutions issues des différentes élections », estiment Dr Marie Paule Kodjo.

Quant à réforme de la Cei réclamée par certains acteurs politiques notamment l’opposition, Bamba Sindou, coordonnateur de la Poeci, observe que « ce n’est pas parce qu’il n’y a pas une nouvelle commission qu’on ne doit rien faire et qu’on doit attendre. Dans ce schéma, on prive beaucoup d’ivoiriens de leur droit de vote ». Il souligne que la Cei actuelle peut faire la révision de la liste électorale prévue du 18 au 24 juin prochain en attendant cette réforme.

Ebony T. Christian

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