La grève des enseignants suspendue pour deux semaines
Le Professeur Johnson Zamina Kouassi, secrétaire général et porte-parole de la Coordination nationale des enseignants-chercheurs (CNEC) et Dr Joël Dadé ont été libérés vendredi à 19 h 47 mn. Ils sont sortis de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) où ils étaient détenus.
Le leader syndical qui bénéficiait du soutien de ses camarades a indiqué que dans la soirée du vendredi, un garde pénitentiaire a ouvert sa cellule avec pour seul message : « allons-y, vous êtes libres ». Le Professeur Johnson Zamina Kouassi a été arrêté il y a deux semaines pour des faits de trouble à l’ordre public alors que les enseignants ont décidé de durcir leur mouvement de grève après six semaines de revendication. Les enseignants demandent une amélioration de leur condition de travail et de vie.
Lors du conseil des ministres du mercredi, le gouvernement ivoirien avec qui les négociations sont au point mort, a estimé que l’action des enseignants a un fort relent politique. Pour le secrétaire général et porte-parole de la Coordination nationale des enseignants-chercheurs (CNEC) cette réaction est la « théâtralisation des réalités sociales et syndicales en Côte d’Ivoire ».
« Depuis Houphouët Boigny jusqu’à aujourd’hui, tous les gouvernements qui se suivent répondent de la même façon quand il y a des revendications syndicales. La même chanson chaque année donc je ne suis pas surpris » se désole Johnson Zamina Kouassi.
Concernant la suite du mouvement de grève et la prise en compte des revendications des enseignants, la CNEC par la voix de son secrétaire général estime que la balle est dans le camp du gouvernement. Le processus de dialogue se verra court ou long en fonction de la position et des propositions du gouvernement fait remarquer le leader syndical. Les enseignants se feront respecter en exigeant la prise en compte de leurs revendications sur la base du dialogue car disent-il, leur objectif n’est nullement de faire du mal aux élèves et étudiants de Côte d’Ivoire.
Pour joindre l’acte à la parole, la CNEC a décidé de suspendre sa grève pour deux semaines afin de donner une chance aux discussions car contrairement aux allégations du gouvernement aucune des revendications des enseignants n’a obtenu de solutions. Signe sans doute d’un dégel pour les jours avenirs, les leaders de la CNEC ont été reçus par le ministre de l’enseignement supérieur samedi. Les deux parties ont indiqué le cadre dans lequel les négociations doivent se faire pour ne pas aboutir à un sentiment de pression sur l’une ou l’autre des parties. L’objectif partagé par les enseignants et le gouvernement reste le même : ramener la paix et le calme sur les campus, dans les universités, grandes écoles et centres de recherche.
Au-delà de l’amélioration de leur conditions de vie et de travail, les enseignants demandent désormais le départ de professeur Abou Karamoko, président de l’Université Félix Houphouët Boigny de Cocody. Ils estiment que la mauvaise gestion de ce dernier est à l’origine des mouvements de colère à l’Université de Cocody.
Ebony T. Christian