L'actualité ivoirienne sans coloration politique

Assemblée nationale : Guillaume Soro se met en congé

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Le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, s’est mis vendredi en congé de ses fonctions. Il en sera ainsi jusqu’au 20 février.

L’ancien chef rebelle a délégué ses pouvoirs au vice-président de l’Institution, selon un document émanant de son cabinet et largement diffusé par les médias ivoiriens. Guillaume Soro « donne l’ordre » au vice-président de l’Assemblée Privat Oulla, « d’assurer la présidence des réunions du bureau et la direction des services », « de ce jour jusqu’au 20 février », en raison de son « absence ». Cette « délégation de pouvoirs » est datée du vendredi 25 janvier 2019.

Agé de 46 ans, Guillaume Soro préside l’Assemblée nationale depuis 2013. Il avait été auparavant le premier chef du gouvernement du président Alassane Ouattara, après son arrivée au pouvoir en 2011. De 2002 à 2011, il a été le chef de la rébellion qui a contrôlé la moitié nord de la Côte d’Ivoire, pendant la présidence de Laurent Gbagbo.

Cette rébellion avait soutenu militairement Alassane Ouattara contre Laurent Gbagbo lors de la crise post-électorale meurtrière de 2010-11, où les deux hommes revendiquaient la victoire à l’élection présidentielle. Ce soutien lui aurait valu sa place à la tête des députés ivoiriens.

Le motif exact de cette absence assez longue vu le contexte socio-politique de la Côte d’Ivoire n’est pas précisé. Certaines sources indiquent qu’il s’agit d’un retrait motivé par sa volonté de se former quand des proches du patron des députés évoquent clairement sa volonté de démissionner du perchoir. « Il l’envisage très fortement. Ça va se faire », il va quitter son poste « pour ne pas provoquer une crise institutionnelle », avait expliqué une source sous couvert d’anonymat à l’AFP. Cette source ne précise pas les modalités de cette démission encore moins les motifs. Cependant, l’actualité du camp Soro est marquée par une série de faits qui consacrent son ‘divorce’ avec la majorité présidentielle dominée par le RDR (Rassemblement des républicains) d’Alassane Ouattara.

Guillaume Soro délègue ses pouvoirs au vice-président de l’Assemblée Privat Oulla

En effet, Guillaume Soro ne semble pas tenté par l’aventure du RHDP, le Rassemblement des houphouëtistes pour la  démocratie et la paix. Il n’est pas membre du nouveau parti présidentiel dont le premier congrès se tient vendredi et samedi dans la capitale économique ivoirienne. Il ne s’est également pas rendu à ce congrès bien qu’il fut dans un passé récent vice-président du RDR. Les cadres du parti d’Alassane Ouattara avaient pourtant menacé d’évincer tous les cadres politiques et même de l’administration qui refusaient d’embarquer dans le train du RHDP.

« Après le 26 janvier, tu es député, tu es président d’institution, tu n’es pas RHDP, tu libères le tabouret ! » avait lancé Adama Bictogo début janvier lors d’un meeting.

Le ridicule de Bictogo tourné en dérision par les ivoiriens

Le baron du RDR et un des hommes forts du nouveau parti présidentiel n’a pas nommé Guillaume Soro mais pour certains analystes de la scène politique ivoirienne, le RDR ne veut plus sentir ce ‘jeune homme’ qui en plus de ne pas faire le choix de rester dans la ‘case’ s’affiche avec le désormais rival et ancien allié d’Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire). Une hostilité plus grande du RDR puisque le président du PDCI, principale formation d’opposition, a évoqué récemment une possible alliance avec Guillaume Soro pour la présidentielle de 2020.

Ebony T. Christian

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