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Laurent Gbagbo était la victime et non le bourreau (avocats)

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Les plaidoiries dans le cadre du procès conjoint Laurent Gbagbo-Charles Blé Goudé ont débuté pour la défense ce 12 novembre. Les avocats de Laurent Gbagbo plaident pour l’acquittement et démontrent que le procureur a tronqué la réalité de la crise ivoirienne.

Les avocats de l’ex-président ivoirien ce sont lancés dans une démonstration visant à démonter le dossier du procureur. Ils dénoncent notamment les incohérences de sa propre thèse sur l’existence d’un plan commun visant à maintenir leur client au pouvoir par la force des armes. Ils font remarquer l’insuffisance de preuves, une enquête bâclée et surtout des témoins qui dans leurs propos ont blanchi Laurent Gbagbo au lieu de le rendre responsable des malheurs de la Côte d’Ivoire. La défense a aussi indiqué que certains éléments de preuve ont été frabriqués de toute pièce pour renforcer la présumée culpabilité de Laurent Gbagbo.

« Des certificats de décès ont été établis par des médecins et récupérés à la mairie d’Abobo par les témoins du procureur et ces certificats ont été récupérés à la mairie d’Abobo sur instruction de Maurice Kacou Guikahué l’un des responsables du Golf Hôtel. Et c’est Yacouba Tioté le président de la VJA qui l’a dit ici. Ces documents ne sont donc pas fiables » avance Me Jennifer Naouri.

L’accusation maintient sa ligne face à Gbagbo

Le narratif du procureur est loin de la réalité que les ivoiriens ont vécu et n’est pas conforme à la vérité sur la crise de 2010. L’avocate ivoirienne de l’ex-président de la Côte d’Ivoire, Me Agathe Baroan a reproché au procureur d’opposer les ivoiriens, dénonçant une approche « porteuse de violence ».

« Nous nous demandons si le procureur qui dit se préoccuper des ivoiriens le pense vraiment. Pour la Côte d’Ivoire, il faut écouter et comprendre les ivoiriens. Tout ce que les témoins ont dit est bien différent de ce que vous présente le procureur » soutient Me Agathe Baroan.

Début Octobre, lors de la reprise du procès faisant suite à l’appel de la défense pour un “no-case-to-answer motion hearing”, le procureur de la CPI avait tenté de défendre son dossier en faisant un rappel de la thèse qu’il défend depuis plus de deux ans. Éric Macdonald, le premier substitut du procureur de la CPI a réaffirmé que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont mis en place une politique criminelle ciblant les civils favorables à Alassane Ouattara et les ressortissants étrangers qualifiés de soutiens à l’actuel chef de l’Etat ivoirien.

Laurent Gbagbo initiateur du ‘plan commun’

Pour Me Emmanuel Altit qui répondait au procureur au premier jour de la reprise du procès ce 12 novembre, le procureur a surtout déformé la réalité. Il a notamment passé sous silence l’existence d’une rébellion favorable à Alassane Ouattara. Cette rébellion dirigée par Guillaume Soro a plongé la Côte d’Ivoire dans le chaos et crise depuis 2002. La défense de Laurent Gbagbo a retourné toutes les accusations du procureur contre ces rebelles et ceux à qui ils étaient fidèles non sans prendre le soin d’indiquer le soutien que la France leur a apporté.

« La police et l’armée en 2010 et 2011 étaient sur la défensive, subissant jour après jour les attaques de groupes lourdement armés. C’était les rebelles qui attaquaient et les forces de sécurité de Côte d’Ivoire qui se défendaient et pas le contraire. C’est ce qui ressort de tous les témoignages mais c’est aussi ce que le procureur tente désespérément de cacher » indique Me Emmanuel Altit.

Le procureur présente une fausse réalité de la crise ivoirienne selon la défense et cette attitude vise à cacher une attaque planifiée contre les institutions ivoirienne et devant permettre à Alassane Ouattara de se saisir du pouvoir par la force. La défense de Laurent Gbagbo aura le temps jusqu’à mercredi de développer ses arguments.

Ebony T. Christian

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