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Le défi de la transformation du cajou africain

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La 3ème édition du Salon International des Equipements et des Technologies de Transformation de l’Anacarde (SIETTA 2018) s’est tenu du 08 au 10 Novembre au Palais de la Culture à Abidjan. Les acteurs de la filière cajou ont souligné l’importance de militer en faveur d’une plus grande transformation de la production africaine au plan local.

Les spécialistes de la filière cajou se sont retrouvés autour du thème ‘Transformation de l’anacarde, une mine d’opportunités pour l’autonomisation de la Jeunesse africaine’. Le cajou est devenu ces deux dernières décennies l’une des matières premières agricoles les plus demandées. Il est utilisé en cuisine et dans les cosmétiques alors que la résine contenue dans la coque a divers usages industriels. La noix de cajou brute est exportée vers l’Inde, le Vietnam et le Brésil, qui abritent des industries de transformation. Les principaux pays (ou régions) consommateurs sont l’Inde, les Etats-Unis, l’Union européenne, la Chine, les Emirats Arabes unis et l’Australie.

Le SIETTA qui se positionne de plus en plus comme un rendez-vous incontournable de la filière cajou au plan international, a été meublé cette année par des expositions, des démonstrations et ventes d’équipements de productions, de communications et conférences-débats. Toutes ces activités ont permis de voir que l’Afrique a un véritable potentiel en matière de production du cajou. En effet, l’anacarde est une plante aujourd’hui cultivée dans plusieurs pays d’Afrique au sud du Sahara. La production mondiale de noix de cajou est estimée à 3 millions de tonnes en 2016 et l’Afrique produit plus de 90% de noix brutes.

La Côte d’Ivoire à l’heure du commerce équitable

Le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, la Guinée, le Ghana, le Mali, le Togo et le Sénégal qui composent l’Alliance pour le cajou en Afrique (ACA) ont une production conjointe qui a atteint 1,612 million de tonnes en 2017. La Côte d’Ivoire, membre de l’ACA est aussi le premier producteur mondial de cajou malgré une baisse de sa production qui passée de 725.000 tonnes en 2016 à 711.236 en 2017.

« L’Afrique assure 55% de la production mondiale de noix de cajou – environ 1,8 million de tonnes. Malgré la croissance de la production au fil des ans, la transformation et la valeur ajoutée de cette culture n’ont pas encore atteint leur potentiel escompté » souligne Florentino Nangue, président de l’ACA.

L’Afrique ne tire pas encore profit de sa production de cajou puisqu’elle ne transforme qu’à peine 10% de sa propre production. L’Amérique du sud s’assure 120% de transformation et l’Asie 220% grâce non seulement leur propre production mais aussi des noix importées. Une fois transformé, le cajou est ensuite réexporté avec une valeur ajoutée plus importante contrairement aux noix brutes. Les études montrent que la transformation sur place peut ajouter une valeur moyenne de 650 dollars par tonne, selon les experts.

La transformation du cajou est économiquement rentable et créatrice d’emplois et de richesses. Les premiers bénéficiaires sont notamment les jeunes et les femmes mais également des communautés villageoises où pendant longtemps le développement des cultures d’exportation a été impossible voir lent.

« Le cajou est devenu une source importante de revenus pour les communautés rurales, contribuant ainsi au développement économique » précise Florentino Nangue.

Les pays africains gagneraient donc à transformer leur production sur place au lieu d’exporter le produit brut car l’Asie et l’Amérique du sud qui totalisent 45% de la production tire une manne financière plus importante. Le SIETTA qui a drainé environ 15.000 visiteurs et 500 exposants en provenance d’une vingtaine de pays se veut aussi et surtout un rendez-vous visant à booster le cajou africain.

SUY Kahofi

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