La Fondation Friedrich Naumann et ses partenaires ont procédé ce 15 juillet au lancement du Projet d’appui à la bonne gouvernance par le contrôle citoyen (PAGoc). Ce projet, selon ses initiateurs, vise promouvoir la gouvernance participative, la reddition des comptes et les mécanismes de bonne gouvernance pour un développement inclusif.
Il serait utopique d’évoquer la construction d’un Etat de droit et d’une société impactée par la bonne gouvernance si le citoyen n’est pas à mesure d’exercer librement son droit de participer à la gestion du pouvoir. Pour être véritablement au cœur des mécanismes de prise de décisions et jouer un rôle primordial dans le contrôle de l’action des décideurs, le citoyen doit être formé et informé sur ses droits et devoirs et les voies et moyens que lui garantissent les lois pour pouvoir demander des comptes aux politiques. Cela est valable à l’échelle nationale comme au niveau de la gouvernance locale. C’est justement pour donner au citoyen ivoirien les connaissances nécessaires pour exercer ce contrôle que le Projet d’appui à la bonne gouvernance par le contrôle citoyen (PAGoc) est initié.
Selon Magloire N’Dehi, Chef de bureau de la Fondation Friedrich Naumann « ce projet bénéficie d’un accompagnement de la Fondation en raison de son importance dans l’éducation politique des ivoiriens ». En effet, la Fondation Friedrich Naumann, fondation politique libérale allemande ; fait de l’éducation et de la connaissance un moyen d’émancipation du citoyen. Revenant sur le modèle de l’Allemagne post-guerre, Magloire N’Dehi a souligné l’importance de l’éducation politique dans la transformation d’une société et la promotion de la bonne gouvernance.
Le Projet d’appui à la bonne gouvernance par le contrôle citoyen (PAGoc) va donc s’articuler autour de trois principaux axes :
1 – Renforcer les capacités des populations notamment des jeunes, des médias et des webactivistes sur les mécanismes et instruments de la Gouvernance participative et la reddition des comptes
2 – Contribuer à une plus grande implication des populations par la veille et le contrôle citoyen de l’action publique afin de contribuer à la transparence et à la bonne délivrance des services publics
3 – Contribuer à renforcer le dialogue et le tissu social entre les autorités locales et les populations afin de leur permettre d’être de vrais acteurs de leur propre développement.
Le projet dans sa phase opérationnelle sera exécuté par l’Ambassade de Suisse en Côte d’Ivoire et le Bureau d’Abidjan de la Fondation Friedrich Naumann avec l’appui du projet Observateur Citoyen. Anne Lugon-Moulin, ambassadrice de la Confédération Suisse en Côte d’Ivoire a souligné l’importance pour son pays d’accompagner une telle initiative. Le modèle démocratique Suisse, son découpage administratif ainsi que la gestion du pouvoir sont des éléments qui rappellent le rôle clé du citoyen dans le processus de gouvernance et de prise de décisions au sein de la Confédération.
Marton Köver, représentant de l’Ambassade d’Allemagne en Côte d’Ivoire s’est félicité de cette initiative qui va surtout permettre « de renforcer les capacités des jeunes, des activistes, de la société civile sur les mécanismes et instruments de promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption ». Ces mécanismes et instruments de promotion de la bonne gouvernance ont été sommairement présentés par le Magistrat Ya Camille lors de la leçon inaugurale autour du thème « Quel rôle des citoyens dans la bonne gestion des affaires publiques ? ».
Dans son exposé, il est surtout revenu sur les raisons qui fragilisent l’action citoyenne en Côte d’Ivoire. Le cadre normatif inexistant pour les activistes et lanceurs d’alertes, des lois vétustes et des concepts juridiques à adapter aux ONG sont autant de défis à relever. Mais pour arriver au changement, le citoyen doit recevoir la formation nécessaire pour être capable de participer pleinement à l’élaboration des textes et du cadre qui garantissent sa liberté d’action. C’est la raison pour laquelle, Epiphane Zoro, a salué le lancement du projet PAGoC.
En sa qualité de Ministre de la promotion de la bonne gouvernance, du renforcement des capacités et de la lutte contre la corruption, il a rappelé qu’aucune « démocratie ne peut se bâtir sans l’action des citoyens » peu importe les qualités et compétences des décideurs que le peuple aura choisis. Il a donc souhaité que la campagne de sensibilisation digitale, les ateliers de formations et autres activités du projet sur la bonne gouvernance puisse mobiliser les populations et aider au changement en partant des entités politiques et administratives décentralisées.
La rédaction