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Le SIPAO pour booster la coopération policière

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Le Système d’information policière pour l’Afrique de l’Ouest (SIPAO) a été lancé ce 26 juin à Abidjan. L’objectif de cet outil est de booster la coopération policière et lutter plus efficacement contre la criminalité sous toutes ses formes.

Le Système d’information policière pour l’Afrique de l’Ouest (SIPAO), une plateforme électronique d’échange de données entre les services de sécurité nationaux. Ce nouveau système de coopération policière permettra un échange d’information entre 16 Etats d’Afrique de l’Ouest. Le SIPAO sera « une solution clé pour renforcer la sécurité dans la région », a promis confiant le ministre ivoirien de l’Intérieur Sidiki Diakité.

Le SIPAO facilitera le transfert de données de différentes natures d’un pays à un autre de façon plus rapide, confidentielle et actualisée. Après une phase d’expérimentation depuis 2012 dans quatre Etats (Bénin, Ghana, Mali, Niger), le système SIPAO doit être étendu dans les quatre ans à venir à l’ensemble des 15 membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) plus la Mauritanie.

Ainsi, pour des problèmes de criminalité comme la recherche de personne enlevée et/ou recherchées, le trafic d’armes et de munitions diverses, les véhicules et documents volés, les affaires et procédures pénales en cours…les services de police pourront efficacement coopérer via cette plateforme. Une masse d’informations sera échangée entre les pays africains ainsi qu’avec Interpol. L’Organisation internationale de police criminelle assure dans le cadre de ce projet un appui technique et une formation aux acteurs.

« Le trafic de drogues, d’armes, d’Etres humains », de cigarettes, de faux médicaments et même d’organes représente « plus de trois milliards de dollars par an » en Afrique de l’Ouest, tandis que la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée a coûté « 800 millions de dollars aux économies régionales » en 2017 a révélé le secrétaire général d’Interpol Jürgen Stock. Pour les services de Police d’Afrique de l’ouest, le SIPAO est un outil indispensable car « la criminalité transnationale organisée ne cesse d’augmenter » dans la région, a fait remarquer le général béninois Francis Behanzin, commissaire de la CEDEAO chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité.

Cette criminalité selon lui devient de plus en plus hybride voire trans-dimensionnelle car de nombreux groupes terroristes de la région se financent par les trafics de toutes sortes (drogues, cigarette, faux médicaments…) en plus de leurs activités ‘traditionnelles’ d’enlèvement et de demande de rançons. « Le crime organisé dispose de moyens colossaux, d’une détermination, il est parfois mieux organisé que les Etats eux-mêmes », a confié le général Behanzin.

Le SIPAO, nouveau programme de coopération policière met en évidence l’énorme retard pris par les services de sécurité ouest-africains face à la montée de la criminalité. C’est aussi l’absence réelle de coopération régionale qui transparaît malgré plusieurs tentatives menées depuis vingt ans. « C’est un réflexe naturel des polices et des gendarmeries nationales de garder les informations pour elles », indique Jean-François Valette, ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Côte d’Ivoire.

Comme lui, de nombreux observateurs espèrent que les importants moyens déployés permettront d’obtenir une meilleure coopération régionale et aboutir à des résultats plus importants contre la criminalité sous toutes ses formes.

Ebony T. Christian

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