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Les dates clés de la longue histoire du VIH

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Le SIDA ne fait plus peur aujourd’hui comme par le passé. Grâce aux soins et aux nombreuses découvertes scientifiques, la maladie n’est plus considérée comme une maladie mortelle mais une infection chronique au même titre que le diabète ou le cancer. On n’en meurt pratiquement plus à condition d’avoir accès au traitement et de le prendre à la lettre en évitant les comportements à risque. Mais avant d’arriver à cette « désacralisation » du VIH et du SIDA, la route a été longue, aussi bien pour les malades que pour la communauté scientifique. Voici quelques dates clés qui résument l’histoire de cette pathologie.

Baisse des financements pour lutter contre le SIDA en Côte d’Ivoire

C’est en juin 1981 qu’une nouvelle maladie mystérieuse fait son apparition. Elle frappe notamment dans les milieux de la prostitution et des homosexuels aux Etats Unis. Le mal n’a pas de nom mais va vite attirer l’attention du Centre de contrôle des maladies américain (CDC). Les images de personnes squelettiques luttant contre diverses infections comme des formes rares de pneumonie ou de sarcome commencent à inquiéter la communauté scientifique. En 1982, plusieurs laboratoires commencent à analyser des échantillons prélevés chez des patients notamment en France et aux USA. Des chercheurs baptisent la mystérieuse maladie, syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA). Cette année, on sait par exemple que la maladie se transmet par le sperme, les sécrétions vaginales, le sang et le lait maternel.

En janvier 1983, le Pr Willy Rozenbaum réalise une biopsie sur les ganglions d’un jeune homme venu en consultation à la Salpétrière (Paris-France). C’est à partir de ce prélèvement que Luc Montagnier, Françoise Barré-Sinoussi, Jean-Luc Chermann et leurs collègues de Pasteur isolent en 1983 un nouveau rétrovirus. Au cours de l’année 1983, ils échangent des informations avec l’équipe de Gallo, qui travaille aux NIH (National Institute of Health) à Bethesda (Maryland). L’enjeu est d’établir que le rétrovirus isolé à Paris –baptisé LAV- n’est pas le HTLV de Gallo. En septembre 1983, les Français envoient un échantillon du LAV dans le Maryland. Tout indique que le LAV est radicalement différent. Le LAV qui deviendra VIH est identifié comme étant la cause de la maladie.

Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi, découvreurs du virus du SIDA (photo DR)

En 1984, la guerre de la découverte du VIH fait rage entre des chercheurs français et américains qui semblent avoir détecté le virus au même moment. Les deux pays revendiquent donc la paternité de la découverte. Mais avec le prix Nobel de médecine 2008, Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi se voient officiellement consacrés découvreurs du virus du sida. Il faut attendre 1985 pour que les premiers tests de dépistage du virus débarquent sur le marché. C’est au cours de cette même année que les premiers cas d’infection au VIH sont enregistrés en Côte d’Ivoire. Le véritable espoir viendra du traitement AZT en mars 1987. Hélas, il va montrer ses limites : trop cher et avec des effets secondaires nombreux.

Face à l’ampleur de la pandémie qui touche durement les pays en développement, l’Organisation des Nations Unies (ONU) déclare la Journée Mondiale de lutte contre le SIDA le 1er décembre 1988. Une journée internationale consacrée à la sensibilisation de la pandémie du SIDA et le thème retenu pour l’année 2019 est « Les organisations communautaires font la différence. »

Trois ans plus tard (1991), un véritable doute va s’installer sur la capacité du système sanitaire à lutter contre la maladie. Le scandale du sang contaminé éclate dans plusieurs pays. Des poches de sang contaminé par le virus du SIDA ont été transfusées. De nombreuses personnes ont contracté la maladie en raison de cette négligence.

Le Rwanda va expérimenter un ARV injectable contre le VIH

L’on sait depuis sa découverte en 1981 que le SIDA ne se soigne pas efficacement. L’AZT a montré ses limites mais de nombreux laboratoires continuent de poursuivre la recherche pour trouver un remède. En 1996 les trithérapies font leur arrivée sur le marché. Trois médicaments différents sont associés pour freiner la progression du virus et donner une chance aux malades de vivre plus longtemps avec le VIH. A partir de 1996, les laboratoires vont se livrer une concurrence pour proposer des traitements moins lourds, avec moins d’effets secondaires. 2007 l’Américain Timothy Brown qui a reçu une transplantation de moelle osseuse devient le premier patient ‘guéri’ du sida. Après son opération, les médecins n’ont plus retrouvé la moindre trace de virus dans son organisme. Les cellules souches du donneur avaient une mutation génétique rare qui empêche le VIH de s’installer.

La recherche avance toujours pour tenter d’éradiquer la maladie. En Suisse, des médecins suisses confirment en 2008 que les traitements de type ARV permettent d’atteindre une charge virale indétectable dans le sang. Le patient sous traitement ne peut plus transmettre la maladie mais il a encore dans son corps un réservoir viral qui peut se déclencher si le patient stoppe le traitement. Ce réservoir viral a été localisé en 2019 par des chercheurs de l’UZ Gent en Belgique. Une découverte majeure qui ouvre la voie vers une possible guérison du SIDA. Cette année, un deuxième patient a été guérit du VIH suite à une transplantation de moelle osseuse.

Ebony T. Christian, Anderson Diédri & Traoré Bakhary

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