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L’urine, la cola et les feuilles de manioc ne soignent pas les morsures de serpent

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Une publication partagée plus de 20.000 fois sur Facebook indique que pour soigner une morsure de serpent, il suffit de « croquer une cola soit quelques feuilles de manioc » ou mettre de « l’urine sur la morsure ». De l’avis des médecins contactés par Eburnie Today, l’urine, la cola et les feuilles de manioc ne soignent pas les morsures de serpent.

« Voici un traitement naturel et définitif contre la morsure du serpent : Une fois que le serpent mord quelqu’un ne soyez pas paniquez donner lui à croquer une cola soit quelques feuilles de manioc ou bien mettez l’urine sur la morsure » explique la page Emergence+.

Ce remède miracle « pris quelques part » selon la page permettra à la personne mordue de « vomir le poison du serpent sur le champ ». Des centaines d’internautes sont plutôt convaincus par cette solution miracle et bon marché comme en témoignent les remerciements que la publication suscite dans les 400 commentaires qu’elle enregistre.

Capture d’écran Facebook réalisée le 07 Novembre 2022

Contrairement à ce que prétend cette publication, « l’urine, la cola et les feuilles de manioc ne soignent pas les morsures de serpent » explique à Eburnie Today Dr Koffi Charles du Centre Hospitalo-universitaire d’Angré.

« Le venin est absorbé par le système lymphatique qui n’a pas un lien direct avec le système digestif. Ce n’est donc pas en avalant une décoction ou tout autre produit dit naturel qu’on pourra éliminer le venin » précise le médecin qui préconise au contraire une immobilisation totale de la victime et un transport immédiat vers un centre hospitalier. « Les professionnels de la santé pourront administrer un anti-venin par voie intraveineuse pour neutraliser le venin dans le corps » souligne Dr Koffi Charles.

Les morsures de serpents représentent un problème de santé important dans de nombreux pays notamment ceux en développement. Les centres médicaux étant souvent absents dans certaines localités, les populations se tournent vers des solutions alternatives au risque de leur vie. « Les morsures de serpents constituent une problématique à l’échelle mondiale qu’il faudra gérer et contre lesquelles il faudra lutter au niveau préventif que curatif » a indiqué Pr Rachida Soulaymani-Bencheidi de la faculté de médecine de Rabat lors d’un Webinar.

La prévention passe par une meilleure connaissance des espèces de serpent, la promotion d’un meilleur accès aux anti-venins, une bonne formation du personnel médical et para médical. L’étape la plus importante consiste à conduire des programmes IEC (information, éducation et communication) à l’endroit des populations pour qu’elles soient mieux instruits sur les dangers de l’envenimation liés aux morsures de serpents qui peuvent être mortelles.

Anderson Diédri

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