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Lutter contre la désinformation pour un processus électoral apaisé

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Dans le cadre ses activités de renforcement des capacités des acteurs de la société civile et des partis politiques, la Coalition Tournons la page Côte d’Ivoire a organisé ce 27 juillet 2022 une table ronde. Les participants réunis à l’Hôtel Astoria Palace (Yopougon) ont échangé sur le thème « la désinformation et les discours de haine sur les réseaux sociaux en période électorale ».

Durant un peu plus de 12 mois, la Coalition Tournons la page Côte d’Ivoire a organisé une série d’ateliers de formation et de séminaires sur la désinformation et les discours de haine sur les réseaux sociaux. L’objectif pour l’organisation non gouvernemental était de sensibiliser et former les auditeurs afin qu’ils puissent promouvoir une saine utilisation des réseaux sociaux.

Les apprenants issus de la société civile et des partis politiques ont été initiés aux standards de communication sur les réseaux sociaux en particulier Facebook (Meta). Cette plateforme qui revendique 2.912 milliards d’utilisateurs actifs mensuels et 1.929 milliard d’utilisateurs actifs journaliers à travers le monde, reste également le réseau social le plus utilisé en Côte d’Ivoire.

C’est pourquoi en plus du NED (National Endowment for Democracy), la Coalition Tournons la page Côte d’Ivoire s’est associée à l’entreprise Meta pour conduire le Projet d’appui à la cohésion sociale à travers les réseaux sociaux. Yvonne Toba, chef de projet au sein de la coalition se félicite de l’engagement des jeunes lors de ce projet.

« Les jeunes ont pu apprendre comment mieux communiquer sur Facebook en respectant les standards de la communauté et même découvrir les nouvelles dispositions sur la cybercriminalité. Certains jeunes étaient dans l’ignorance ne sachant pas qu’il existait des textes qui régissaient la communication digitale ».

En matière de lutte contre la désinformation, les jeunes sont une cible assez sensible en ce sens qu’ils peuvent être eux-mêmes des auteurs de la fausse information ou relayer de fausses informations. Etant donné qu’ils sont les plus actifs sur les réseaux sociaux, leurs actions peuvent être lourdes de conséquences d’où la nécessité de les former. C’est le point de vue de Mme Pédan Marthe Coulibaly, coordinatrice nationale de la Coalition Ivoirienne des défenseurs des droits humains.

« Quand les jeunes ne sont pas formés à l’utilisation des réseaux sociaux il y a des dérives. Si ces jeunes sont formés, ils pourront facilement détecter les fausses informations, éviter de les relayer ou même d’en être les auteurs ».

Les dérives sur les réseaux sociaux peuvent entraîner des conséquences assez graves surtout dans le contexte électoral. La dernière élection présidentielle en Côte d’Ivoire a permis de mesurer l’ampleur du danger lié à la prolifération des fausses informations (fake news). Une désinformation de plus en plus bien organisée et orientée selon Alain Ahimou, journaliste et activiste. Selon l’écrivain, la manière de créer et diffuser la fausse information en période électorale a beaucoup évolué dans le contexte ivoirien.

« Les partis politiques qui ont les moyens peuvent se payer les services d’entreprises spécialisées en communication digitale pour véhiculer de fausses opinions et données visant à influencer les votes. En face, les partis les moins nantis financièrement tentent d’organiser la riposte en ayant recours à des pratiques comme l’achat et la création de comptes ou l’utilisation de trolls ».

La fermeture de l’espace civique, les dispositions de plus en plus oppressives contre les activistes sans oublier les restrictions sur le droit de manifester ont poussé les leaders d’opinion, l’opposition et les activistes à prendre d’assaut la toile pour se faire entendre. Cette nouvelle donne a ses avantages et ses inconvénients selon Alexandre Amani, coordonnateur de la Coalition Tournons la page Côte d’Ivoire.

« La formation des jeunes nous permet de mieux les outiller pour qu’ils soient des acteurs de paix sur les réseaux sociaux et qu’ils bannissent les propos de haine lorsqu’ils s’expriment et interagissent en ligne ». Et dans la perspective des élections locales de 2023, le Projet d’appui à la cohésion sociale à travers les réseaux sociaux travaille à assainir la toile pour des joutes électorales apaisées.

La rédaction

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