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Les professions souvent marrantes des ministres et députés

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Quelles sont les professions de Duncan, Soro Guillaume, Hamed Bakayoko, Yasmina Ouégnin ? Regard sur ce que font les ministre et députés.

N’en sont-ils pas ou ne sont-ils pas fiers de leur profession ? En tout cas, les professions déclarées à la Commission électorale indépendante (CEI) par certains élus aux dernières élections législatives du 18 décembre 2016 sont parfois marrantes ! Jeanne Peuhmond, élue sur la liste RHDP d’Abobo, déclare qu’elle est « ministre conseiller spécial du Président de la république ». Le conseiller du président Ouattara chargé de la jeunesse et des sports Touré Mamadou, élu à Daloa, en a fait autant : « conseiller à la présidence », peut-on lire sur la liste des élus publiée par la commission électorale.

Certains parlementaires mentionnent seulement comme profession qu’ils sont « députés ». C’est le cas de la très agressive députée de Tengrela, Traoré Mariame, qui n’a pas manqué de taxer le PDCI « d’ivoiritaire » lors du vote des lois sur l’apatridie le 19 août 2013. La profession « députés » est également celle de Diawara Mamadou, président de la Commission des affaires générales et institutionnelles (CAGI) sous la précédente législature, de Djohoré Abel, réélu à Ouragahio et fidèle compagnon de Guillaume Soro. Le ministre de la justice Sansan Kambiré, élu sur la liste RHDP de Doropo (département de Bouna), déclare qu’il est « député à l’Assemblée nationale ». Son collègue des Eaux et forêts, indique qu’il est « député-ministre ». Quand un autre proche de Soro Guillaume, Sess Soukou Mohamed élu à Dabou, signale qu’il est « député-maire ».

Pourtant, il y a une nette différence entre la profession et une fonction exercée, comme l’explique Geoffroy-Julien Kouao, juriste et analyste politique.

« La profession, c’est le métier qu’on exerce en fonction de sa qualification scolaire, universitaire, diplômante ou informelle. Dans les trois premiers cas, on peut citer les médecins, avocats, enseignants, dans le second les artisans par exemple : les mécaniciens, les menuisiers etc. De ce qui précède, les fonctions ministérielles et législatives ne sauraient être des métiers. Ce sont des fonctions politiques et ceux qui les exercent en portent le titre ».

Si certains se sont réfugiés derrière leurs titres d’élus, d’autres ont tiré sur eux la vague couverture de chef d’entreprise pour brouiller les pistes sur leurs professions dans lesquelles ils ont fait carrière. Le ministre de Poste et de l’économie numérique, porte-parole du gouvernement, anciennement directeur général de Côte Telecom, Bruno Koné (élu RHDP de Kouto), les ministres des Transports Gaoussou Touré et de l’agriculture et du développement rural Mamadou Sangafowa Coulibaly, élus respectivement à Kouto, Odienné et Korhogo déclarent à la CEI qu’ils sont « directeur de société ». Hamed Bakayoko, le tout-puissant ministre de l’intérieur et de la sécurité, seul ministre d’Etat dans le gouvernement en dehors des ministres rattachés à la présidence, élu à Seguéla avec 100% des suffrages exprimés, assure qu’il est « administrateur de société ». Tout comme l’ancien ministre de la jeunesse et des sports Alain Lobognon, ancien pilier de la rébellion de 2002, qui précise qu’il est « chef d’entreprise ». Le gouvernement Ouattara est visiblement contrôlé par des businessmans.

Si certains membres du gouvernement élus parlementaires ont caché leur jeu, d’autres ont levé le voile sur leur profession. Le Premier ministre Daniel Kablan Duncan est ingénieur commercial, le ministre de la construction et de l’urbanisme Sanogo Mamadou est informaticien, Anne Disirée Ouloto et Kandia Camara sont « enseignantes » : dans quelle école ? La rédaction cherche toujours ! Dosso Moussa est expert-comptable, le ministre de la jeunesse et de l’emploi Sidi Touré est « ingénieur » sans plus de précision… Quelle est la profession du chef de la législature dont le mandat vient de s’achever ? Guillaume Soro a, comme il l’a fait en 2011, déclaré qu’il est « politologue ». Déjà il y a cinq ans, cette déclaration lui a valu des railleries particulièrement sur les réseaux sociaux.

On peut également découvrir les professions de certains élus qui font les gros titres de la presse et le buzz sur les réseaux sociaux. Au nombre de ceux-ci figurent Yasmina Ouégnin. Celle qui, avec la casquette de candidate indépendante a battu la ministre de la communication Affoussiata Bamba-Lamine à Cocody, est « assureur ». D’autres ont-ils voulu camoufler leur profession au moment de la déclaration des candidatures à la commission électorale ? Tout porte à le croire. Kangbé Yayoro Charles Lopez, plus connu sous le nom Charles Gnahoré, fondateur du mouvement pro-Ouattara « Force 2015 » et actuellement conseiller technique du directeur général des douanes chargé de la communication. Le bien heureux a déclaré qu’il est étudiant ! Autant faire le modeste… Yacé Laurette Andrée épouse De Mel, élue députée RHDP de Jacqueville dit être « sans emploi ». Élu indépendant à Ondéfidouo et Youndouo, Kambou Sié soutient qu’il est « cultivateur ». Ne dit-on pas que 60% des actifs de ce pays sont occupés par le secteur agricole ? Et bien la terre ne rejette personne.

Anderson Diédri

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