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Référendum : le régime Ouattara matte les voix du NON

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Alors que les moyens de l’Etat de Côte d’Ivoire sont utilisés par les barons du régime pour amener les populations à voter ce 30 octobre pour le OUI en faveur de la nouvelle Constitution, les partisans du NON font face à une répression de l’appareil sécuritaire.

C’est une image qui n’honore pas la Côte d’Ivoire qui est en train de faire le tour du monde. Une quinzaine d’agents des forces de l’ordre se déchainent sur un manifestant à Abidjan. Les coups de matraques pleuvent sur toutes les parties du corps d’un jeune homme y compris sa tête. Le seul délit qu’on reproche à ce dernier est d’être descendu dans la rue pour s’opposer au projet de réforme Constitutionnelle unilatérale initiée par le président Ouattara depuis plus d’un mois. Un texte taillé sur mesure auquel le Front du Refus s’oppose. Les leaders de cette coalition appellent au retrait du texte et veulent utiliser tous les moyens légaux pour faire barrage à cette initiative anti-démocratique.

Aux marches et meetings répondent hélas la furie des agents des forces de l’ordre notamment les policiers qui font preuve d’un zèle particulièrement démesuré comme s’ils avaient reçu la ferme instruction « de nuire délibérément » à ceux qui s’opposent à Alassane Ouattara. Aux appels au débat ouvert sur les médias à capitaux publics de la part des leaders du Front du Refus, répondent non pas des arguments civilisés et fondés mais des injures gratuites et des attaques de personnels venant des politiciens proches d’Alassane Ouattara. Le débat politique a vite fait de céder la place à la barbarie du régime. Triste ! Bien triste que la Côte d’Ivoire puisse donner une telle image d’elle simplement pour une question de référendum où la force des idées auraient été plus utile que le pouvoir de la violence.

Le Front du Refus dresse un bilan très peu reluisant de cette journée chaude du 28 octobre. Il enregistre dans les rangs des marcheurs, de nombreux blessés dont un cas grave. Il s’agit d’Etché Adou Emile, 44 ans, militant du Front Populaire Ivoirien d’Abobo Avocatier. Ce dernier a été « violemment heurté par une pierre lancée par un agent de police et a eu la mâchoire fracturée » annonce un communiqué officiel du Front qui indique que ce partisan du NON a « perdu cinq dents et se trouve au bloc opératoire du CHU de Cocody ». Il est également rapporté dix (10) arrestations et les personnes interpelées se trouvent en ce moment à la préfecture de police d’Abidjan. Face à cette violence gratuite notamment envers les leaders de l’opposition, Amnesty International appelle à plus de responsabilité et de retenu de la part des autorités ivoiriennes.

« Cette forme de traitement inhumain est contraire au droit international et régional relatif aux droits humains et aux normes y afférentes. Toute personne, y compris membre de l’opposition, a le droit d’exprimer pacifiquement son opinion et de voir sa dignité respectée en toutes circonstances, qu’elle fasse campagne pour le oui ou pour le non à l’occasion du référendum. Les membres des forces de sécurité responsables de ces actes doivent être identifiés et amenés à rendre des comptes », a déclaré Gaetan Mootoo, chercheur Afrique de l’Ouest à Amnesty International.

La Constitution doit être le ciment d’une Nation et le débat qui l’entoure aurait dû être un débat politique civilisé et inclusif. Le régime Ouattara a fait un autre choix : promouvoir un mécanisme de rédaction d’une nouvelle Constitution digne d’une monarchie et servir la violence à tous ceux qui s’opposent à ce texte.

Ebony T. Christian

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