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Réforme de la CEI : l’opposition maintient la pression sur le gouvernement

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Les partis politiques de l’opposition en Côte d’Ivoire sont vent debout contre la Commission électorale indépendante (CEI). Ils ont mis en garde le gouvernement sur l’urgence de la réforme de l’institution électorale lors d’une conférence de presse ce 15 février 2018 au siège du Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (RPP) à Cocody.

Alors que les élections locales – dont la date n’a pas encore été fixée – doivent se tenir cette année, 17 partis politiques de l’opposition montent au créneau. Et ils mettent la pression sur le gouvernement. « Si nous réformons la CEI, c’est un gage de démocratisation de la Côte d’Ivoire et pour aller sur le chemin de la paix. Maintenant, si l’on veut faire un passage en force comme cela a toujours été fait, nous allons aviser », met en garde Nogbou Hyacinthe, au nom de l’opposition.

L’opposition juge la Commission électorale actuelle trop favorable au pouvoir et réclame sa recomposition comme le prévoit l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples sur saisine de l’ONG APDH en 2014. Débouté le 28 septembre 2017 par cette juridiction suite à sa requête en interprétation émise en mai 2017, l’Etat de Côte d’Ivoire n’a toujours pas rectifié les violations des obligations constatées par cette cour notamment sur les points 5 et 6 de la loi électorale du 18 juillet 2014.

L’opposition demande une CEI conforme aux normes internationales. Selon Pascal Affi N’Guessan, l’idéal serait d’avoir une « CEI équilibrée entre les partis politiques et la société civile sans une surreprésentation de la coalition au pouvoir, sans immixtion intempestive des représentants des différentes administrations qui viennent faire pencher la balance au profit du parti au pouvoir ». Et de réitérer la composition de la société civile sur la CEI qui propose 13 membres dont 3 représentants de la coalition au pouvoir, 3 représentants de l’opposition et 7 représentants de la société civile.  Avec cette répartition, il est sûr qu’aucun acteur engagé dans la compétition ne dominera le régulateur.

Pour l’opposition ivoirienne, il n’est plus question de boycotter les différentes élections comme par le passé. Elle tient à y aller et est déterminée à « lutter sans faille » pour une CEI équilibrée. « Plus que jamais, la société civile et les partis politiques de l’opposition dans un commun accord ont décidé de mettre tout en œuvre afin de faire respecter et appliquer l’arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples », indique le communique de l’opposition.

Raïssa Yao

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