L'actualité ivoirienne sans coloration politique

Transparence : la Côte d’Ivoire va élaborer son premier budget citoyen en 2019

0

C’est l’un des engagements pris par la Côte d’Ivoire dans le cadre du Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO) : élaborer un budget citoyen afin de favoriser la transparence dans la gestion des affaires publiques et la participation citoyenne.   

La Côte d’Ivoire va élaborer son premier « budget citoyen » en 2019, un document dont l’objectif est de permettre, au-delà des seuls spécialistes, à tout citoyen de mieux comprendre le budget de l’Etat ainsi que son fonctionnement. C’est l’un des engagements pris par le pays dans le cadre de l’élaboration de son Plan d’action national 2018-2020 (PAN 2) dont la pré-validation a eu lieu le 17 octobre 2018 à Abidjan au cours d’un atelier qui a réuni l’administration et la société civile.

« Le budget citoyen est une nouvelle donne dans notre pays. Mais en même temps, c’est un élément très important évalué par les instances d’évaluation OGP. Et donc c’est intéressant que cet engagement puisse être dans le second plan d’action », se réjouit Angoua Ehouman Chantal, Conseiller technique au ministère du commerce, de l’industrie et de la promotion des PME, et présidente du Comité technique OGP.

Lutte contre la corruption : la publication des déclarations de patrimoine des ministres réclamée

Les pays qui rejoignent le Partenariat pour un gouvernement ouvert (« PGO » ou Open Government Partnership « OGP », initiative qui rassemble les gouvernements et la société civile) s’engagent à respecter les principes de transparence de l’action publique, de participation des citoyens à l’élaboration et à l’évaluation des politiques publiques, à l’intégrité de l’action publique et des agents publics et à l’utilisation des nouvelles technologies en faveur de l’ouverture et de la redevabilité (Open data). Tous les deux ans, les pays membres élaborent, en concertation avec la société civile, des plans d’action nationaux pour une période de deux ans, qui rassemblent leurs engagements en faveur de la transparence.

Renforcer la transparence dans la gouvernance

Ainsi, après son adhésion à cette initiative en 2015, la Côte d’Ivoire a élaboré et mis en œuvre son premier plan d’action 2016-2018. Ce deuxième plan a été élaboré au bout d’un processus qui a commencé par la formation des parties prenantes (administration et société civile), les consultations publiques (à Abidjan et à l’intérieur du pays pour recueillir les préoccupations des populations) et enfin la formulation des engagements.

Ce plan d’action national 2018-2020 qui a été pré-validé par le Comité technique et la Plateforme de la société civile pour l’OPG, sera adopté par le gouvernement ivoirien puis transmis aux instances de l’OGP au plus tard le 30 octobre.

Lutte contre la corruption : après les discours, place aux actes concrets

Tous ces engagements visent à renforcer la transparence dans la gouvernance, la redevabilité et la participation des citoyens à l’action publique. Pour Julien Tingain, président de l’ONG Social Justice, le budget citoyen permet au pays d’améliorer la participation des citoyens dans le processus budgétaire en Côte d’Ivoire qui reste pour le moment « faible »« Un des éléments de renforcement de cette participation citoyenne, c’est l’élaboration du budget citoyen. Donc nous pensons que le fait que cet engagement soit pris répond d’abord à une préoccupation de participation mais aussi ça va permettre à moyen terme à la société civile et aux populations dans leur ensemble d’avoir les éléments nécessaires pour participer au débat public », estime-t-il.

Accentuer la lutte contre la corruption

Selon l’enquête sur le budget ouvert 2017 réalisée par International Budget Partnership (IBP), la Côte d’Ivoire est classées 86ème sur 115 pays évalués, avec un score de 24 points sur 100, derrière plusieurs pays africains comme le Sénégal qui arrive 44ème(51/100), le Ghana (50/100), le Maroc (45/100), le Mali et le Benin (39/100), la Sierra-Leone (38/100), le Liberia (36/100)… Ce rapport souligne que « la Côte d’Ivoire n’offre aucune possibilité au public de participer au processus budgétaire » et fait remarquer que le pouvoir législatif assure un « contrôle limité » pendant la phase de planification du cycle budgétaire et un « contrôle faible » pendant la phase d’exécution du cycle budgétaire.

Anderson Diédri

Comments

comments

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.